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Boeing: quel est le risque de voler avec ces avions?

«Il y a des gens qui ne veulent plus monter dans un Boeing»

Boeing enchaîne les unes négatives. L'expert Hansjörg Bürgi explique ce que cela signifie pour l'entreprise et pourquoi les passagers doivent malgré tout continuer à se sentir en sécurité dans un avion Boeing.
14.04.2024, 11:51
Anna Böhler
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Hansjörg Bürgi
Image: zvg

Quelle a été votre réaction face aux gros titres négatifs concernant Boeing ces derniers mois?
Hansjörg Bürgi: Cette nouvelle est une catastrophe. Boeing aurait dû commencer à prendre des mesures bien plus tôt. Cette débâcle n'a pas commencé il y a quelques mois.

A propos de la personne
Hansjörg Bürgi est rédacteur en chef du magazine aéronautique suisse skynews.ch et observateur de longue date.

Quand alors?
Cette histoire remonte à plus de 25 ans, lorsque Boeing a racheté son concurrent McDonnell Douglas. Avant cela, Boeing était à la pointe de la technologie dans le monde entier et était réputé pour sa grande qualité.

Qu'est-ce qui a changé?
Avec McDonnell Douglas, de nouvelles personnes sont arrivées dans l'entreprise et la valeur actionnariale a pris une place de plus en plus importante.

«Les intérêts des actionnaires ont désormais pris le pas sur la qualité»

Cela a culminé avec le désastre du Boeing 737 Max, que l'on a construit à la hâte pour ne pas laisser le marché à Airbus, seul dans ce segment. Puis vinrent les deux crashs du 737 Max qui firent 346 victimes. Que Boeing n'ait pas davantage tiré les leçons de cette erreur m'étonne.

Dans quelle mesure ces incidents, qui se sont étalés sur de nombreuses années, ont-ils nui à la réputation de Boeing?
Après les incidents susmentionnés, il a semblé pendant un certain temps que la réputation de Boeing avait pu être rétablie. Chaque nouvel incident qui se produit actuellement ne fait que la détruire davantage. Avec le changement actuel de direction, on a pris une mesure qui était certainement juste. Mais une telle réputation ne se rétablit que lentement.

«Il y a des gens qui ne veulent plus monter dans un Boeing»

Quelle est l'origine des problèmes internes actuels?
Pendant la pandémie, Boeing a dû licencier de nombreux spécialistes qui ne sont pas revenus. En outre, le contrôle de la qualité ne fonctionne pas parfaitement chez nombre de ses fournisseurs. Ces problèmes s'accumulent aujourd'hui.

On veut maintenant livrer moins d'appareils, en quoi cela aide-t-il l'entreprise?
Cela n'aide pas la réputation, car les passagers ne s'en aperçoivent pas. Mais cela aide Boeing, qui a désormais plus de temps pour effectuer des contrôles de qualité. Si cela fonctionne et si d'autres catastrophes sont évitées, la réputation pourra être lentement rétablie.

L'entreprise peut-elle survivre dans de telles conditions?
Oui.

Qu'est-ce qui vous en rend si sûr?
Boeing est «too big to fail». Pour l'économie américaine, il serait fatal que Boeing n'existe plus. De plus, l'armée américaine la soutient indirectement par des commandes d'armement. D'autre part, il n'y a que deux constructeurs d'avions (réd: Boeing et Airbus) qui construisent des avions de ligne de plus de 150 places homologués dans le monde.

Qui profite de la réputation ternie de Boeing?
Airbus en profite dans une moindre mesure en ayant une meilleure réputation que ses concurrents. Toutefois, compte tenu des longs délais de livraison des avions et du fait que tout n'est pas parfait non plus chez Airbus, cet avantage n'est pas vraiment pertinent.

Qu'est-ce qui cloche chez Airbus?
Des centaines d'Airbus «A320neo» ne peuvent pas décoller en raison de problèmes avec leurs moteurs «Pratt&Whitney». Si Airbus n'est pas directement responsable de cette situation, il n'en est pas moins directement concerné.

Un passager peut-il encore se sentir en sécurité en montant à bord d'un Boeing?
Oui, absolument. L'avion est généralement le moyen de transport le plus sûr de tous. L'année dernière, moins de 100 personnes ont perdu la vie dans un accident d'avion de ligne.

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