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Mort du petit Grégory: la justice relance l'enquête

Mort du petit Grégory: «Les policiers savent ce qu’il s’est passé»

L'enquête sur le petit Grégory s'éternise et la justice a ordonné des expertises supplémentaires. Mais un ancien gendarme assure que l’identité du tueur est connue par les autorités.
22.03.2024, 14:3722.03.2024, 16:11
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A photo sits on the grave of Gr�gory Villemin in a village cemetery in Lepanges-sur-Vologne, south-west France in 1987. Gr�gory Villemin was found dead in the Vologne River in Eastern France on Oct. 1 ...
Image: AP

Près de 40 ans après le meurtre du petit Grégory Villemin, la justice a ordonné des expertises complémentaires en matière d'ADN et de reconnaissance vocale. Elle veut tirer parti des progrès de la science et tenter de résoudre, enfin, cette affaire emblématique.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a accordé «essentiellement» «des vérifications techniques et des expertises scientifiques complémentaires aux actes déjà ordonnés» auparavant, a déclaré le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé, confirmant des informations de la radio RTL. Le magistrat a également confirmé que cette décision répondait «à des demandes d'actes de la partie civile», les parents du petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin.

Pour rappel, le 16 octobre 1984, le corps de leur fils, âgé de quatre ans, était retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges). Les enquêteurs s'étaient orientés d'abord vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé d'assassinat et écroué, il avait été remis en liberté, mais assassiné peu après par Jean-Marie Villemin.

L'affaire qui a passionné le pays s'est ensuite concentrée sur un «corbeau» auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, sans parvenir à lever le mystère.

En 2017, des expertises en graphologie avaient attribué une lettre de 1983 à Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory. Elle et son mari Marcel avaient été mis en examen, mais l'acte a été annulé en mai 2018 pour vice de procédure. Les époux ont toujours nié être mêlés à l'affaire.

Même 40 ans après, «on est satisfaits» d'avoir obtenu de nouvelles analyses, a réagi Marie-Christine Chastant-Morand, l'une des avocates des parents.

«Ça montre qu'en définitive, la justice se donne les moyens de (...) tenter d'arriver à la vérité»

Rapprochements entre certaines personnes

Selon elle, la famille a demandé des analyses d'ADN supplémentaires «pour faire des rapprochements entre certaines personnes de la famille et les profils et les mélanges ADN que l'on a au dossier».

Ces analyses seront faites «sur des échantillons d'ADN qui soit n'avaient pas été répertoriés, soit n'avaient pas été attribués à une identité particulière, soit n'avaient pas été croisés avec d'autres éléments de la procédure», a précisé un autre avocat des parents, François Saint-Pierre.

Ces demandes «ne révèlent pas l'identité d'un ou de suspects», a-t-il ajouté. Pour autant, elles sont essentielles à l'enquête, car «il faut que le dossier soit complet», a insisté François Saint-Pierre.

Les nouvelles expertises porteront notamment sur des comparaisons des ADN retrouvés sur les cordelettes qui entouraient le corps de l'enfant, son anorak, son menton et certains courriers du «corbeau», a indiqué l'avocat. Les comparaisons seront faites avec les ADN de Michel Villemin, l'oncle du garçon, et de plusieurs membres de la famille élargie, a-t-il encore confirmé.

Un policier affirme connaître le coupable

De son côté, l'ancien directeur de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale a lancé une bombe. François Daoust (qui vient de publier un livre nommé Police technique et scientifique: Le Choc du futur) affirme que les autorités connaissent l'identité du meurtrier. Le hic, les enquêteurs n’ont pas pu inculper celui-ci en raison d’une «erreur de procédure», selon des informations révélées par Gala.

«En off, on sait ce qu’il s’est passé. Officiellement, on ne peut pas le dire. Au risque, sinon, d’être poursuivi pour diffamation»
François Daoust

Les différents entretiens et témoignages concordaient, selon l'ancien gendarme, et les analyses étaient bonnes. Or cette erreur de procédure a tout annulé, au grand dam des enquêteurs.

«On ne peut plus travailler sur ces scellés et on ne peut plus réinterroger dans les mêmes conditions une des protagonistes qui avait donné tous les éléments et la temporalité.»

Audiométrie vocale

Autre volet de l'enquête, «l'audiométrie vocale», a fait savoir Marie-Christine Chastant-Morand, pour tenter de tirer parti «des progrès de la science». Il s'agit d'«identifier les fréquences vocales d'une personne, comme une personne laisse une empreinte digitale», a expliqué Me François Saint-Pierre.

S'agissant d'une nouvelle technologie, la cour d'appel de Dijon a demandé à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) «son avis pour savoir si c'est faisable en l'état de cette technologie», a développé l'avocat.

Stéphane Giuranna, l'un des avocats des époux Jacob, s'est montré plus dubitatif.

«Depuis 2000, des expertises, il y en a eu par dizaines. Prudence: ce n'est pas parce qu'on fait des expertises qu'on va trouver l'assassin»
Stéphane Giuranna

Concernant les expertises vocales, «ce n'est pas fiable», a-t-il encore estimé. Même en cas de succès, cela permettrait d'identifier «un des multiples corbeaux», mais «pas l'assassin», a-t-il fait valoir. (ats/svp)

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