La junte militaire en Birmanie a confirmé avoir mené une frappe aérienne qui a fait des dizaines de morts dans un village. L'attaque a immédiatement été condamnée par la communauté internationale.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk s'est dit «horrifié» après cette attaque et l'organisation mondiale a demandé que les responsables soient traduits en justice:
Au moins 50 morts et des dizaines de blessés ont été signalés par BBC Burmese, The Irrawaddy et Radio Free Asia, mais le bilan pourrait s'élever à 100 morts selon un secouriste d'un groupe rebelle armé contacté par l'AFP.
Washington s'est dit «profondément préoccupé» par ces attaques, qui «soulignent une fois de plus le mépris du régime pour la vie humaine et sa responsabilité dans la terrible crise politique et humanitaire qui sévit en Birmanie depuis le coup d'Etat de février 2021», a déclaré le porte-parole du Département d'Etat, Vedant Patel:
Le bilan pourrait s'élever à cent morts, selon un secouriste d'un groupe rebelle armé, qui a indiqué à l'AFP la présence de femmes et d'enfants parmi les victimes. Le Haut-Commissaire de l'ONU a également accusé l'armée birmane d'avoir une fois de plus ignoré «les obligations juridiques claires (...) de protéger les civils dans la conduite des hostilités» et d'avoir fait preuve d'un «mépris flagrant pour les règles du droit international qui s'y rapportent».
Le ministère allemand des Affaires étrangères a également condamné mardi soir «le raid aérien de l'armée birmane qui a tué des dizaines de civils, dont des enfants»:
Le Gouvernement d'unité nationale (NUG), un organe fondé par d'anciens députés du parti d'Aung San Suu Kyi pour beaucoup en exil et qui fédère un parti de l'opposition à la junte, a dénoncé un «nouvel exemple de l'usage aveugle de la force extrême contre des civils innocents». La région de Sagaing, proche de Mandalay, la deuxième ville du pays, oppose une farouche résistance à la junte, et d'intenses combats s'y déroulent depuis des mois.
Le Haut-Commissaire a estimé qu'il y avait «des motifs raisonnables de croire que l'armée et les milices qui lui sont affiliées sont responsables d'un large éventail de violations des droits humains et d'abus depuis le 1er février 2021». La Birmanie est déchirée par un violent conflit entre la junte et ses opposants depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.
L'armée birmane mise sur son avantage aérien, grâce à ses jets de fabrication russe et chinoise, pour compenser ses difficultés sur le terrain, face à des groupes rebelles qui contrôlent des parties du pays. (ats/jch)