L'ancien ministre britannique et candidat à Downing Street Rishi Sunak, pourtant relégué très loin dans les sondages, a semblé convaincre de nombreux électeurs conservateurs lors d'une séance de questions-réponses. Celle-ci était diffusée à la télévision jeudi.
A l'issue de 90 minutes de direct au cours desquelles les deux candidats, Rishi Sunak et Liz Truss, ont pu chacun à leur tour développer leur projet sans se faire face, les membres du parti conservateur présents ont voté à main levée pour leur candidat favori. A la surprise générale, Rishi Sunak - relégué à plus de 30 points de sa rivale dans les intentions de vote selon de récents sondages - a convaincu la grande majorité du public.
Si Liz Truss était sortie gagnante des précédentes confrontations, elle a été poussée dans ses retranchements jeudi tant sur sa politique économique - elle prévoit des baisses de taxes pour faire face à la crise du coût de la vie - que sur ses multiples volte-face.
«Comptez-vous vous excuser?», lui a demandé un membre du public concernant son projet de coupe dans les salaires des fonctionnaires des régions les plus défavorisées, idée finalement abandonnée quelques heures après son annonce.
«Est-ce que la vraie Liz Truss peut se montrer?», lui a ensuite demandé la journaliste Kay Burley sous les rires du public, énumérant les nombreuses volte-face de la cheffe de la diplomatie, du Brexit à l'Ukraine en passant par la monarchie. Au contraire, Rishi Sunak, à la peine jusque-là pour toucher la base des Tories, a semblé convaincre un auditoire qui l'a souvent applaudi.
Cultivant une image d'habitude très lisse, il n'a pas hésité à faire preuve d'un peu d'autodérision. Interrogé sur une vidéo de 2001 dans laquelle il se vantait de ne pas avoir d'amis des classes populaires, le richissime ex-ministre a regretté des «propos stupides».
Il a encore une fois montré ses divergences avec sa rivale sur les questions économiques, soulignant que «la racine du problème» était l'inflation et non les taxes. (ats/jch)