«Il y a d'abord eu l'explosion [d'une] voiture», puis un «individu s'est approché du tribunal suprême fédéral, a essayé d'entrer, n'y est pas parvenu et l'explosion s'est produite devant la porte», a déclaré devant la presse la gouverneure de Brasilia, Celina Leao.
Selon les informations préliminaires, il s'est agi d'un «suicide», a poursuivi la gouverneure. Elle a évoqué la piste d'«un loup solitaire». D'après un document de la police publié par la chaîne GloboNews, l'homme se nommait Francisco Wanderley Luiz et était aussi propriétaire de la voiture. La vice-gouverneure a indiqué que des indices pointent vers lui.
Lors d'élections locales en 2020, il avait été candidat au poste de conseiller municipal sous les couleurs du parti libéral de Jair Bolsonaro, président d'extrême droite alors au pouvoir.
La cour suprême se trouve sur la place des Trois-Pouvoirs, où elle fait face au palais présidentiel et au Parlement. Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva ne se trouvait pas au palais présidentiel au moment des explosions, a dit un porte-parole de la présidence.
Cette tentative d'attentat ciblant une institution majeure de la démocratie brésilienne réveille le souvenir des émeutes d'extrême droite contre les sièges de l'exécutif, du législatif et du judiciaire sur la même place de la capitale en janvier 2023.
Elle s'inscrit en outre dans un contexte particulièrement fort: le président Lula accueille la semaine prochaine un sommet du G20 à Rio de Janeiro et une visite d'Etat du président chinois Xi Jinping à Brasilia.
Les deux explosions se sont produites dans un bref laps de temps vers 19h30 (23h30 en Suisse) et n'ont pas fait de blessé. Des policiers effectuant une ronde avaient repéré le véhicule en feu et entouré de fumée et ont vu l'individu en sortir précipitamment, a rapporté un sergent de la police militaire du district fédéral.
La police fédérale a annoncé avoir ouvert une enquête sur «les attaques», sans plus de précision.
Le tribunal a fait savoir qu'à la fin de la séance de mercredi, «deux fortes explosions ont été entendues et les juges ont été évacués du bâtiment par sécurité». Le personnel sur place a également été évacué «par mesure de précaution».
Le palais présidentiel est fermé et personne ne peut y entrer, a constaté un photographe de l'AFP. Sous une pluie battante, toute la place était bouclée par un imposant déploiement de forces de sécurité.
Laiana Costa, une fonctionnaire du tribunal des comptes de l'union, un autre organe officiel, a raconté à des médias locaux avoir vu un «homme passer». Et ensuite:
Le 8 janvier 2023, une semaine après le retour de Lula au pouvoir, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro, son prédécesseur d'extrême droite défait à la présidentielle fin 2022, avaient pris d'assaut et saccagé les sièges des institutions sur la place des Trois-Pouvoirs.
Les autorités avaient finalement repris le contrôle de la situation face aux émeutiers bolsonaristes contestant la défaite de leur champion, mais les dégâts avaient été considérables.
Les attaques du 8 janvier ont été «très significatives, tristes aussi et ont bien sûr amené à changer les règles de sécurité de tous les pouvoirs, de tous les bâtiments abritant les trois pouvoirs», a relevé le président du Sénat, Rodrigo Pacheco.
Lula accueillera lundi et mardi à Rio de Janeiro un sommet du G20, réunissant la plupart des dirigeants des principales économies de la planète. Mercredi, il doit recevoir à Brasilia en visite d'Etat le président chinois. (ats)