Qualité de l'air en berne à Sao Paulo et Rio de Janeiro, coucher de soleil rouge orangé à cause de la pollution: la fumée des intenses feux de forêt en Amazonie et dans d'autres régions se répand au Brésil, et atteint les pays voisins.
Près de cinq millions de km2 ont été atteints par la fumée au Brésil, soit environ 60% du territoire brésilien, selon les estimations de Karla Longo, chercheuse à l'Institut national de recherches spatiales (Inpe), à partir d'images satellites.
Les autorités argentines et uruguayennes ont fait état de la présence de cette fumée dans plusieurs de leurs régions.
Sao Paulo (sud-est du Brésil), plus grande ville d'Amérique latine, a été lundi à plusieurs reprises en tête du classement des grandes métropoles les plus polluées du monde, selon la société de surveillance de la qualité de l'air IQAir.
Smoke from intense wildfires in the Amazon and other parts of Brazil are choking major cities, including Sao Paulo and Rio de Janeiro, and impacting neighboring countrieshttps://t.co/ghuPIRoHa1 pic.twitter.com/hWhr8CwXYe
— AFP News Agency (@AFP) September 10, 2024
Le taux de particules fines (PM2,5) a atteint 69 microgrammes par mètre cube, soit près de 14 fois plus que la limite recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«L'air est très sec, très pollué. On respire à peine, c'est suffocant», déplore Ieda Bandeira, pâtissière de 76 ans, qui dit «boire beaucoup d'eau et mettre des vêtements mouillés aux fenêtres» pour atténuer la sécheresse.
La situation est également préoccupante à Rio de Janeiro, où le taux de particules fines s'élève à 26 microgrammes par mètre cube, plus de cinq fois le seuil de l'OMS.
Dans de nombreuses villes brésiliennes, les autorités sanitaires font état d'une forte augmentation des cas de personnes souffrant de problèmes respiratoires, crises d'asthme, pneumonies ou sinusites.
Ces incendies, pour la plupart d'origine criminelle selon les autorités, et souvent liés à l'activité agricole, se propagent plus facilement en raison d'une sécheresse historique causée notamment par le réchauffement climatique, d'après les experts.
Des images d'un satellite de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) montraient clairement lundi un épais nuage de fumée grise longeant la cordillère des Andes vers le sud du continent.
Selon les données de l'INPE, le nombre de foyers d'incendie en Amazonie depuis le début de l'année a presque doublé par rapport à la même époque de 2023.
D'autres régions du Brésil sont en proie à des feux de végétation dévastateurs ces derniers jours, notamment dans le Parc national de la Chapada dos Veadeiros, à environ 250 km au nord de Brasilia, où plus de 10 000 hectares sont partis en fumée.
Autre phénomène lié à la fumée des incendies: dans de nombreuses régions du Brésil, le coucher de soleil a pris des teintes rouge orangé.
Selon elle, la fumée ne devrait pas s'estomper «sans des précipitations régulières», qui ne sont pas attendues «avant octobre ou novembre». (ats)