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Les Brics dénoncent les surtaxes et appellent à la paix à Gaza

Les Brics dénoncent les surtaxes et appellent à la paix à Gaza

À Rio, les Brics critiquent les droits de douane «unilatéraux» et réclament un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, sans nommer les États-Unis ni Israël.
06.07.2025, 18:2406.07.2025, 21:13
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Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs «sérieuses préoccupations» face aux droits de douane «unilatéraux», sans citer le président américain Donald Trump. Ils ont également réclamé un «cessez-le-feu» immédiat à Gaza.

«Nous exprimons de sérieuses préoccupations face à l'augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce», selon la déclaration conjointe publiée au premier jour du sommet.

Sous haute sécurité, les dirigeants du groupe de 11 grands pays émergents (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud) se retrouvent pour deux jours au bord de la sublime baie de Guanabara, sous la menace des surtaxes douanières brandie par le président américain.

De telles mesures «affectent les perspectives de développement économique global», ont alerté les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète.

Mais les dirigeants se gardent de nommer les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur le sujet.

Le multilatéralisme s'effondre

Hôte du sommet, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert la réunion sur un sombre tableau de la coopération internationale. «Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme», a-t-il lancé.

Le sommet annuel des Brics est en outre affaibli par l'absence de certains poids lourds, à commencer par le président chinois Xi Jinping, qui pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2012 n'y participe pas. Son pays est pourtant la puissance dominante du bloc.

Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n'a pas non plus fait le déplacement. S'exprimant en visioconférence, il a cependant fait l'éloge des Brics, jugeant que «le système unipolaire dans les relations internationales (...) appartient désormais au passé».

Le sommet évoque Gaza et l’Iran

La situation au Moyen-Orient s'est aussi imposée dans les discussions. En ouverture, Lula a appelé à ne «pas rester indifférents face au génocide perpétré par Israël à Gaza», reprenant une accusation qui a déjà valu une crise diplomatique entre les gouvernements brésilien et israélien.

Dans leur déclaration, les Brics ont pour leur part réclamé un «cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel» et le «retrait complet» des forces israéliennes de la bande de Gaza, où elles sont en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Par ailleurs, les Brics ont «condamné les attaques militaires» menées contre l'Iran en juin, dénonçant une «violation du droit international», mais sans citer les Etats-Unis et Israël, qui ont conduit cette guerre de douze jours avec Téhéran.

Créé dans le but de rééquilibrer l'ordre mondial au bénéfice du «Sud global» face à l'Occident, le groupe des Brics s'est élargi depuis 2023 avec l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie, l'Iran puis l'Indonésie. Mais en grossissant, le groupe est devenu de plus en plus hétéroclite, compliquant l'élaboration de positions communes.

Les négociations se compliquent

Ces derniers jours, les négociateurs ont peiné pour arriver à un projet de déclaration conjointe, notamment sur l'Iran.

Après des tensions, les représentants iraniens ont obtenu que le ton soit un peu plus dur que dans une déclaration du groupe publiée le 24 juin, qui exprimait une «profonde préoccupation» concernant les attaques, sans les condamner formellement.

En plus de la déclaration commune, les Brics comptent aussi publier des textes sur l'intelligence artificielle, la coopération sanitaire et le climat.

Ce dernier thème est particulièrement important pour le Brésil, qui accueillera en novembre la COP30, la conférence climat de l'ONU, dans la ville amazonienne de Belem. (tib/ats)

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source: sda / atef safadi
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