L'un des sept juges chargés de trancher sur une possible inéligibilité de Jair Bolsonaro a voté ce mardi pour une condamnation de l'ex-président brésilien. Il lui reproche un «discours violent et des mensonges» qui ont mis «en péril, la crédibilité de la justice électorale». Six autres magistrats doivent encore se prononcer. La prochaine séance du tribunal est prévue jeudi.
Battu l'an dernier à la présidentielle, le dirigeant d'extrême droite, accusé d'«abus de pouvoir politique et usage indu des moyens de communication», risque huit années d'inéligibilité. Le procès a commencé le 22 juin. Jair Bolsonaro était absent lors de la séance du tribunal.
En cas de condamnation, la défense compte déposer un recours devant la Cour suprême.
Pour rappel, Jair Bolsonaro est poursuivi pour s'en être pris à la justice électorale et avoir critiqué, sans preuve, la fiabilité du vote électronique, quelques mois avant les élections remportées par son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Dans un discours, en juillet 2022 à la résidence présidentielle de l'Alvorada et retransmis sur la télévision publique, il avait déclaré devant des diplomates vouloir «corriger des failles» dans le vote électronique avec la «participation des forces armées».
D'après le juge, la réunion avec les ambassadeurs «a servi à susciter un état de paranoïa collective» moyennant «un ensemble d'informations fausses et déformées» sur le système électoral. Il a estimé que l'ancien chef de l'Etat avait fait usage «de sa charge publique et de son commandement des forces armées pour attiser les tensions institutionnelles», rappelant qu'après sa défaite quelques mois plus tard, Jair Bolsonaro n'avait pas fait le «geste attendu» d'acceptation explicite des résultats. (ag/ats)