Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rencontré mercredi une communauté autochtone de l'Ouest du pays. Elle avait identifié 93 tombes sur le site d'un ancien pensionnat, dans la foulée du scandale qui a secoué le pays:
Le chef du gouvernement canadien s'est exprimé devant des chefs, aînés et anciens élèves de l'institution qui a accueilli des milliers d'enfants, de 1886 à sa fermeture, en 1981.
Le gouvernement canadien a également annoncé mercredi un financement supplémentaire de 2.9 millions de dollars canadiens (2.1 millions de francs) pour «soutenir la guérison» des communautés des Premières Nations de cette province de l'Ouest canadien.
Plus tard dans la journée, Justin Trudeau a affirmé que les pensionnats autochtones font partie de «notre histoire en tant que pays, et tant que nous ne l'aurons pas bien compris... et que nous ne nous engagerons pas à (faire) mieux, nous ne serons pas à la hauteur du genre de pays que nous aimons tous penser être».
Fin janvier, la communauté autochtone avait annoncé avoir identifié 93 «potentielles sépultures humaines», sur le site de cet ancien pensionnat qui était géré «par diverses sectes religieuses», et principalement par des missionnaires catholiques sur ordre du gouvernement canadien.
Ces recherches préliminaires avaient été menées à l'aide de géo-radars sur un périmètre d'environ 14 hectares, parmi les 480 que compte le site de l'ancien pensionnat St. Joseph's Mission, à environ 300 kilomètres au nord de Kamloops où avaient été retrouvés les restes de 215 enfants fin mai.
Au total, environ 1300 tombes anonymes ont été retrouvées depuis mai sur les sites d'anciens pensionnats. Et de nombreuses recherches sont en cours dans tout le pays.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. Une commission nationale d'enquête avait qualifié ce système de «génocide culturel». (ats/jch)