Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé jeudi le déploiement de deux navires militaires au large d'Haïti «au cours des prochaines semaines». Le but est d'assurer une présence au large de ce pays des Caraïbes en crise.
Lors d'une conférence de presse après la réunion, Justin Trudeau a affirmé que les navires «soutiendraient la police nationale haïtienne dans leurs actions pour contrer l'activité des gangs, qui a atteint des niveaux «jamais vus depuis des décennies».
Contrôlant plus de la moitié du territoire national haïtien, les gangs enlèvent quotidiennement des citoyens, exigeant des dizaines voire des centaines de milliers de dollars aux proches de leurs victimes, le plus souvent agressées sexuellement pendant leur captivité.
Lors de la conférence de presse après la réunion de la Caricom, le Premier ministre canadien a pointé du doigt, en anglais, ceux qu'il juge être responsables:
Il a affirmé qu'Ottawa travaillait avec ses alliés pour accroître les sanctions sur ce groupe, ajoutant que «tant que les élites haïtiennes ne rendent pas des comptes pour leur rôle dans cette horrible crise en Haïti, nous ne serons pas en position de la confronter».
Le Canada a notamment imposé des sanctions sur l'ancien président d'Haïti Michel Martelly et deux anciens Premiers ministres, ainsi que sur le seul milliardaire du pays Gilbert Bigio. Au total 17 personnes sont sous le régime de sanctions par Ottawa en Haïti, selon le dirigeant canadien, qui s'est exprimé en français:
Le Premier ministre canadien avait annoncé plus tôt l'octroi de 12,3 millions de dollars canadiens (11.36 millions de francs) d'aide humanitaire au pays, ainsi que 10 autres millions à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de venir en aide aux migrants dans la région. Début février, le Canada avait déployé pendant quelques jours un avion militaire, doté de capacités de renseignement et de surveillance pour assister les autorités haïtiennes. (ats/jch)