Une nouvelle histoire vient déranger la grande puissance chinoise: celle d'une mère de huit enfants, enchaînée par le cou à un mur de béton dans une cabane ouverte sur l’extérieur. La vidéo publiée le 27 janvier par un blogueur chinois démontre qu'elle a perdu de nombreuses dents et, à proximité, sa nourriture est congelée. La femme semblait étourdie, luttant pour parler de manière cohérente. Toujours d'après la vidéo, elle est mère de huit enfants, âgés de 2 à 23 ans.
Comme le souligne Le Monde dans une publication, la Chine est scandalisée et les réseaux sociaux s'embrasent: qui est cette femme? D’où vient-elle? Que font les autorités locales? Comment le couple a-t-il pu avoir huit enfants, malgré la politique de l’enfant unique alors en vigueur et qui n’a été abolie qu’en 2015? Les autorités ont expliqué que la femme de la vidéo était une vagabonde et que son mari l’avait épousée en 1998. Elle aurait été diagnostiquée schizophrène par des experts, comme le rapporte The Guardian.
Des questionnements (légitimes) qui mettent en lumière une chose: les soupçons que le mari aurait acheté sa femme. En une semaine, la vidéo attire plus de deux milliards de vues et la colère naissante de la population.
Un internaute affirme que, à Xuzhou, ville de neuf millions d’habitants composée de nombreuses zones villageoises, pas moins de 48 100 femmes auraient été achetées par les paysans dans les années 1980. Des histoires semblables sont rapportées ailleurs. Par exemple, toujours selon Le Monde, le cas d’une femme du Sichuan achetée puis enfermée pendant quinze ans par deux frères, en Mongolie.
La Télévision centrale de Chine (CCTV) a diffusé un reportage pour expliquer que cette femme se nomme Xiao Huamei et originaire du Yunnan, dans le sud-ouest du pays. Mariée une première fois en 1996, elle aurait divorcé et aurait été emmenée par une femme dans cette province, avant de lui fausser compagnie. Les autorités ont enquêté sur l'homme, mais aucune charge n'a été retenue contre lui.
Lundi, sur les réseaux sociaux, un sondage a montré qu’une majorité de Chinois estiment que les dirigeants politiques locaux sont les principaux responsables de ce genre de drames, devant les réseaux criminels, la pauvreté et le faible niveau d’éducation. (svp)