Le dernier module de la station spatiale chinoise Tiangong s'y est accroché mardi, après son lancement réussi lundi. Cette opération doit permettre à la station d'être pleinement opérationnelle, dans le cadre de l'ambitieux programme de la Chine dans l'espace.
La volonté chinoise de bâtir une station spatiale a été nourrie en partie par le refus américain d'accepter des Chinois dans le programme de la station spatiale internationale (ISS), une collaboration entre les Etats-Unis, la Russie, le Canada, l'Europe, dont la Suisse, et le Japon.
Baptisé Mengtian («rêve des cieux»), le module chinois a été lancé à 15h27 (08h27 en Suisse) par une fusée Longue Marche 5B de l'île tropicale de Hainan (sud), selon la télévision publique CCTV.
Environ 13 heures plus tard, aux petites heures de mardi, en heure chinoise, Mengtian s'est accroché à Tiangong, a rapporté l'agence de presse étatique Chine nouvelle, citant l'agence spatiale chiniose. Mengtian est le troisième et dernier élément majeur de la station spatiale Tiangong en forme de T.
Tiangong («palais céleste»), semblable en taille à la défunte station russo-soviétique Mir, devrait avoir une durée de vie d'au moins 10 ans. Elle doit permettre à la Chine de maintenir une présence humaine de long terme dans l'espace.
Son assemblage a nécessité un total de onze missions. La dernière, ce lundi, a permis d'acheminer des équipements scientifiques de pointe.
«La première horloge atomique froide» a notamment été envoyée dans l'espace, s'est félicitée l'agence officielle Chine nouvelle. Le dispositif doit permettre à terme d'avoir une mesure du temps plus précise.
Le géant asiatique investit depuis plusieurs décennies des milliards d'euros dans son programme spatial, ce qui lui a permis de combler l'essentiel de son retard face aux Américains et aux Russes.
La Chine avait envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003. Elle a ensuite posé en 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.
En 2020, le pays avait rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite - rival du GPS américain. L'année suivante, il avait fait atterrir un petit robot sur Mars. La Chine prévoit d'envoyer des hommes sur la Lune à l'horizon 2030. (ats/jch)