Une enquête était en cours mercredi, au lendemain d'un incendie dans un hôpital de Pékin qui a fait 29 morts, ont rapporté les médias chinois.
Douze personnes ont été arrêtées, dont le directeur de l'établissement. Une enquête a été ouverte. Outre le directeur, des employés de l'entreprise chargée de travaux de rénovation dans l'établissement font partie des personnes arrêtées, a précisé Sun Haitao, de la sécurité publique de Pékin, lors d'une conférence de presse.
Une forte présence policière était visible mercredi matin autour de l'établissement, tentant de décourager les groupes de passants qui observaient et filmaient la scène avec leurs téléphones.
L'entrée principale du bâtiment semblait quasiment intacte de l'extérieur, mais des images de l'intérieur, publiées par le média économique Caixin, ont montré des lits entièrement calcinés et des murs noircis.
Sur une façade du complexe hospitalier, on apercevait des fenêtres et des murs brunis par la suie, ainsi qu'une vitre cassée. «On n'a pas de parent hospitalisé ou de proche touché par l'incendie, on vient juste voir la situation», a indiqué à l'Agence France-presse (AFP) un homme de 50 ans qui n'a pas souhaité donner son nom.
L'alerte sur un départ de feu à l'hôpital Changfeng, dans le district de Fengtai, avait été donnée mardi peu avant 13 heures (7 heures, heure suisse).
Le sinistre avait pu être éteint une demi-heure plus tard, tandis que les secours ont évacué 71 patients pendant les deux heures qui ont suivi, selon le journal officiel Quotidien de Pékin.
Le bilan mercredi matin était de 29 morts, selon la même source. Aucun détail n'a été donné sur l'état ni le nombre des blessés dans l'incendie. Des images de gens cherchant à se protéger des flammes en s'asseyant sur des unités extérieures de climatisation, ou s'accrochant à des draps avant de sauter du bâtiment qui abrite l'hôpital ont été partagées sur les réseaux sociaux.
«La priorité numéro un est de soigner les blessés», a déclaré Yin Li, secrétaire du Parti communiste (PC) à Pékin, qui s'est rendu sur place, selon le Quotidien de Pékin.
Plusieurs familles de patients ont dit avoir perdu le contact avec leurs proches, les patients portés disparus étant principalement des personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer, a indiqué mercredi le journal officiel Quotidien de la jeunesse chinoise.
L'hôpital Changfeng se trouve dans l'ouest de la capitale, à environ 25 mn en voiture de la place Tiananmen. Les incendies mortels sont assez courants en Chine, en raison de normes de sécurité insuffisantes et de la corruption chez les responsables chargés de les appliquer.
En novembre dernier, dix personnes avaient été tuées dans l'incendie d'un immeuble résidentiel à Urumqi, la capitale régionale du Xinjiang (nord-ouest), déclenchant un mouvement de colère populaire contre les restrictions sanitaires anti-Covid, accusées d'avoir gêné le travail des secours.
En novembre également, 38 personnes étaient décédées dans l'incendie d'une usine à Anyang (centre), les autorités accusant des employés de mauvaise manipulation. (ats/jch)