La police de Hong Kong a arrêté dimanche une vingtaine de personnes, principalement des figures du mouvement pro-démocratie, dont une dirigeante d'un parti d'opposition par la suite relâchée, à l'occasion du 34e anniversaire de la sanglante répression de la place Tiananmen à Pékin.
La police a pris position en force ce weekend dans le parc Victoria et ses alentours pour intercepter toute personne soupçonnée de participer à une quelconque forme de commémoration publique des événements du 4 juin 1989.
Pendant plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies chaque année dans le parc Victoria pour une veillée aux chandelles en mémoire des victimes de Tiananmen, jusqu'à une loi promulguée par Pékin, en décide autrement.
Dimanche, la responsable de la Ligue des sociaux-démocrates, Chan Po-ying, tenait une petite bougie LED - un accessoire souvent utilisé lors des veillées commémorant la journée du 4 juin 1989 - et deux fleurs. La police l'a immédiatement interpellée avant de l'embarquer à bord d'une camionnette. Son parti a indiqué qu'elle avait été relâchée deux heures plus tard.
Alexandra Wong, une militante pro-démocratie de 67 ans, a également été arrêtée alors qu'elle brandissait un bouquet de fleurs en hommage aux victimes de la répression de 1989, tout comme la journaliste et ancienne présidente de l'Association des journalistes de Hong Kong, Mak Yin-ting.
La police de Hong Kong a indiqué dimanche soir avoir arrêté 23 personnes, âgées de 20 à 74 ans, pour avoir «troublé la paix».
Après avoir été brièvement interrogée, fouillée puis relâchée, une femme a déclaré en haussant les épaules:
Cette année, le rassemblement géant dans le parc situé dans le quartier central de Causeway Bay a été remplacé par une foire commerciale consacrée à des produits en provenance de la Chine continentale et organisée jusqu'à lundi par des groupes pro-Pékin pour célébrer le 26e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
L'île a longtemps été la seule ville chinoise à organiser une veillée aux chandelles, qui était un indicateur clé des libertés et du pluralisme politique que lui conférait son statut de territoire semi-autonome.
Cependant, toute trace des événements de Tiananmen a été effacée par les autorités chinoises. Les manuels d'histoire n'en font pas mention et les discussions en ligne sur ce sujet sont systématiquement censurées.
Ailleurs dans le monde, des commémorations du 4 juin étaient prévues au Japon, à Sydney, à New York et à Londres où une reconstitution des événements de Tiananmen se tenait à Trafalgar Square.
A Taïwan, environ 500 personnes se sont réunies dans la soirée sur la Place de la liberté de Taipei, chantant «luttons pour la liberté, soutenons Hong Kong».
Elles ont disposé des bougies dessinant dans la nuit le chiffre 8964, un symbole du 4 juin 1989 interdit en Chine continentale. (ats/jch)