L'harmonie ne règne pas pour l'heure dans la position des différentes instances face à la venue de voyageurs en provenance de Chine après que Pékin a desserré la vis en matière de contrôle du Covid-19.
L'introduction d'un dépistage obligatoire du Covid-19 au sein de l'Union européenne pour les voyageurs arrivant de Chine - qui connaît une explosion des cas - est «injustifiée», a estimé jeudi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC):
Pour l'agence européenne, «les infections potentielles» pouvant être importées sont «plutôt faibles» par rapport au nombre d'infections circulant déjà au quotidien:
La Commission européenne avait convoqué une réunion informelle ce jeudi pour «discuter (...) de possibles mesures pour une approche coordonnée» des Etats de l'UE face à l'explosion des cas de Covid en Chine:
Compréhensibles
Plusieurs pays dont l'Italie ou le Japon, ainsi que les Etats-Unis, ont déjà décidé d'imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine.
Sans nommer explicitement de pays, Pékin a appelé jeudi à privilégier des mesures «scientifiques» qui n'entravent pas les échanges humains.
Pour sa part le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus a estimé jeudi que les mesures de protection prises par les autres pays face à la flambée de Covid en Chine sont «compréhensibles» au vu du manque d'informations fournies par Pékin.
La fin soudaine ce mois-ci de la politique du «zéro Covid» en Chine, qui devrait favoriser une reprise des voyages à l'étranger des Chinois, est survenue alors que ce pays fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l'apparition de nouveaux variants.
Depuis la levée des restrictions, les hôpitaux chinois sont submergés par une déferlante de malades pour la plupart âgés, et vulnérables car peu ou pas vaccinés.
En dépit du rebond épidémique, les autorités vont cesser le 8 janvier les quarantaines obligatoires à l'arrivée en Chine - mais un test de dépistage de moins de 48 heures sera toujours exigé -, et autoriser les Chinois à de nouveau voyager à l'étranger, après trois ans de frustrations.
A Shanghai, des journalistes de l'AFP ont vu jeudi des patients masqués être acheminés sur des civières vers un grand hôpital de la ville. Dans l'établissement, un malade s'est plaint d'avoir attendu quatre heures pour obtenir des médicaments.
A Tianjin (nord), près de Pékin, deux hôpitaux submergés de patients atteints du Covid. Les médecins doivent travailler sans relâche même s'ils sont contaminés, a indiqué l'un d'eux.
En dépit du contexte, seuls 5000 nouveaux cas et un décès ont été annoncés jeudi par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Des chiffres qui ne semblent plus refléter la réalité, les dépistages généralisés n'étant désormais plus obligatoires. (ats/jch)