En 2020, des scientifiques chinois ont déposé un brevet pour un appareil permettant de couper les câbles de communication sous-marins. C'est ce que révèle le magazine américain Newsweek en se référant à des documents de l'Office chinois des brevets.
L'appareil pour lequel des scientifiques de l'université chinoise de Lishui ont déposé une demande de brevet a la forme d'une ancre et se fait tirer derrière un bateau. Là où se trouvent les bras d'une ancre normale, cet appareil comporte deux cliquets qui permettent de couper les câbles.
«Avec le développement de la science et de la technologie, de plus en plus de câbles sous-marins et de câbles de communication sont posés sur les fonds marins dans toutes les régions du monde, et les câbles doivent être coupés dans certaines situations d'urgence», écrivent les scientifiques pour justifier le brevet de leur appareil. Ils poursuivent en détaillant les bénéfices de leur innovation:
Ce n'est pas la première demande de brevet pour un tel appareil. En 2009, un groupe de scientifiques de l'Administration chinoise des océans avait déjà déposé un brevet très similaire.
Gregory Falco, expert en technologies militaires à l'université américaine de Cornell, a expliqué à Newsweek qu'il existait certes des applications légitimes pour de telles technologies, mais qu'il pensait que la Chine les utiliserait plutôt à des fins de sabotage. Le physicien Benjamin L. Schmitt de l'université de Pennsylvanie partage également ce point de vue:
Par le passé, des navires chinois et russes ont été impliqués à plusieurs reprises dans des incidents liés à des câbles sous-marins. Il y a quelques jours, un cargo chinois a sectionné un câble sous-marin au large de Taïwan. Les autorités de la République populaire ont toutefois déclaré qu'il ne s'agissait que d'un regrettable accident et non d'une action de sabotage.
En novembre dernier, deux câbles sous-marins importants ont été endommagés en mer Baltique. Des images satellites montrent comment un cargo appartenant à la Russie a zigzagué au-dessus des câbles. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a alors parlé d'un acte de guerre hybride. (jcz)
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci