Les représentants de 175 nations se retrouvent à Paris, au siège de l'Unesco. Le but du sommet? Une session de cinq jours de discussions serrées afin de signer un traité pour mettre fin à la pollution du plastique. Le but ultime est d'aboutir à un accord historique couvrant l'intégralité du cycle de vie du plastique dans le monde.
Pour rappel, il y a un peu plus d'un an à Nairobi (Kenya), un accord de principe a été trouvé pour mettre fin à la pollution du plastique dans le monde. En parallèle s'est développée l'ambition d'élaborer d'ici à la fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies.
Pour donner de l'élan aux négociations, la France a organisé ce sommet réunissant les ministres ou représentants d'une soixantaine de pays. Les ONG, mais aussi des représentants des entreprises du secteur du plastique, au grand regret des défenseurs de l'environnement, sont également présents pour assister aux débats.
Combattre la pollution plastique est un enjeu de taille alors que la production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans, pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt). Elle pourrait encore tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait, indique l'ats.
Or les deux tiers de cette production mondiale ont une faible durée de vie et deviennent des déchets à gérer après une seule ou quelques utilisations. Vingt-deux pourcents sont abandonnés (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature) et moins de 10% sont recyclés.
Autre élément qui ne rend pas la tâche facile: le plastique issu de la pétrochimie est partout: emballages, fibres de vêtements, matériel de construction, outils médicaux...Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l'estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Résultat: des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.
En outre, comme le relève l'Office fédéral de l'Environnement, des morceaux de plastiques abandonnés ou qui flottent peuvent blesser des animaux : ils peuvent par exemple s’emmêler dans des filets de pêche ou être ingérés par des animaux et endommager leurs intestins.
Le plastique pose aussi un problème pour son rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales, chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici à 2060 selon l'OCDE.
Cette volonté de réduire la production est portée par la Coalition pour la haute ambition, conduite par le Rwanda et la Norvège et composée d'une cinquantaine de pays, dont l'Union européenne, le Canada, le Chili et, depuis quelques jours, le Japon. La Suisse fait également partie du groupe:
Son espoir: «mettre fin à la pollution plastique d'ici à 2040».
Mais d'autres nations se montrent plus réticentes, insistant sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets: c'est notamment le cas de la Chine, des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite et plus généralement des pays de l'Opep, qui entendent protéger leur industrie pétrochimique.
La Suisse a certes rejoint la Coalition pour la haute ambition, elle n'en est pas moins «accro à cette matière – comme d’ailleurs l’ensemble des pays développés», juge Le Temps mardi.
Si l'on en croit les chiffres fournis par l'Office fédéral de l’environnement (OFEV), chaque année en Suisse, environ 14 000 tonnes de macroplastiques et de microplastiques parviennent dans les sols, les eaux de surface et leurs sédiments.
Chaque année en Suisse, environ un million de tonnes de matières plastiques sont consommées, et 790 000 tonnes de déchets plastiques sont générées, dont près de la moitié est issue de produits ayant été utilisés moins d’un an, à l’exemple des emballages. Environ 70 000 tonnes, soit 9 % des déchets plastiques suisses, sont transformées sous forme de matière recyclée.
Toujours sur sol helvétique, les principales sources libérant des matières plastiques dans l’environnement sont:
(jod avec sources)