Jusqu'au 18 novembre, les dirigeants du monde entier se rassemblent autour du thème de l'écologie en Égypte. Des délégations de près de 200 pays négocient sur les moyens de sortir de la crise climatique et des milliers d'activistes de toutes les régions du monde les observent d'un œil critique - certains sont sur place, la plupart suivent le sommet à distance. Les défenseurs du climat réclament des mesures plus rapides et plus efficaces.
Cinq activistes racontent quel est le problème le plus urgent selon elles et ce qui leur donne de l'espoir.
«Le plus important est que de l'argent soit mis à disposition pour les dommages et les pertes causés par la crise climatique. Le mieux serait de créer une institution spécifique à cet effet. Bien que les jeunes réclament depuis des années qu’on accorde plus d’attention à ce sujet, les gouvernements ne l’ont pas pris au sérieux jusqu'à présent et il est toujours aussi controversé au niveau international.
On ne peut pas se contenter de verser de l'argent pour la crise climatique et espérer que cela la résolve. Il faut une structure qui garantisse que les personnes qui ont besoin de cet argent le reçoivent. C'est tout aussi important que la mise à disposition de l'argent. Il ne s'agit pas seulement d'assurer la survie, mais aussi de permettre de vivre dignement.
Ce qui me donne de l'espoir, ce sont les jeunes peuples indigènes. Notre force de résistance irrépressible et notre capacité à aimer».
«L'un des plus grands problèmes de la crise climatique est la désinformation diffusée par les dirigeants du monde entier concernant leurs promesses en matière de climat. Leurs tentatives d'étouffer des informations et des plans importants sur la crise climatique menacent toute action progressiste. Et la chance d'un avenir digne d'être vécu pour tout le monde.
Les personnes avec lesquelles je travaille dans le mouvement climatique me donnent de l'espoir. Leur amour m'aide à rester positif chaque jour et à continuer à lutter pour la justice climatique»
«En tant que pharmacienne, je suis particulièrement préoccupée par l'impact de la crise climatique sur la santé humaine. Pas seulement la santé physique, mais aussi la santé mentale. Mais jusqu'à présent, cela ne figure pas suffisamment à l'ordre du jour. Nous, les humains, sommes étroitement liés à l'environnement, et lorsque l'environnement est malade, la santé humaine en souffre également. Celui qui prend soin de la terre prend aussi soin de nous.
Ce qui me donne de l'espoir, c'est de voir des gens du monde entier se réunir en un seul endroit pour défendre une cause. L'idée que nous allons lutter ensemble contre le changement climatique, malgré nos différences et nos tensions.»
«La question la plus urgente est celle de l'inégalité: il faut endiguer les pertes et les dommages causés par le changement climatique dans les pays et les communautés les plus vulnérables. La justice climatique est urgente et nécessaire, et les pays du Sud ont besoin de moyens financiers pour la mettre en œuvre.
L'Occident et les pays du Nord devraient s'engager non seulement par des discours, mais aussi par des mesures concrètes. La crise climatique ne peut pas être abordée si elle n'est pas reconnue comme un problème mondial. Personne ne sera sauvé sans que nous soyons tous sauvés.
La question de l'espoir est compliquée à une époque où il est facile de perdre espoir, justement. Depuis que je me suis engagée dans le mouvement pour le climat, ce sont les gens qui y travaillent qui me donnent de l'espoir. C'est difficile, et parfois l'avenir s'annonce sombre, mais je crois fermement à la force de l'action collective et au fait que l'on construit quelque chose ensemble.»
«Notre plus grand adversaire est le temps. Les émissions doivent être réduites plus rapidement que jamais - surtout dans les pays qui en produisent le plus, comme l'Allemagne. Le deuxième grand ennemi, ce sont les lobbies fossiles qui ont l'intention, lors de cette conférence sur le climat, de faire partout la promotion des énergies fossiles. Or les objectifs climatiques ne pourront être respectés que si le charbon, le pétrole et le gaz restent dans le sol.
Ce qui me donne de l'espoir, ce sont les gens qui s'unissent et font du bruit à ce moment précis. Il est impossible de tout faire, mais chacun peut faire quelque chose. Nous pouvons encore éviter les pires catastrophes si nous ne cédons pas maintenant, et si nous organisons un changement radical et juste.
Le gouvernement allemand pourrait donner de l'espoir aux jeunes du monde entier. Mais au lieu d'espoir, c'est surtout de l'horreur que nous ressentons actuellement. Olaf Scholz et son gouvernement se sont certes engagés de manière très active - mais justement davantage pour les énergies fossiles que pour un tournant équitable vers 100% d'énergies renouvelables en Allemagne et dans le monde.»
((cry,sje ))
Traduit de l'allemand par Anne Castella