International
Commentaire

Mike Johnson a raison de condamner sa carrière pour sauver le monde

Mike Johnson se sacrifie pour sauver l'Ukraine
image: getty, montage: watson
Commentaire

Mike Johnson a raison de risquer sa peau pour sauver le monde

95 milliards de dollars rongent toujours leur frein dans la salle d’attente du Congrès américain, à cause d'une poignée d'irresponsables extrémistes. Foutu pour foutu, cette nuit, le speaker républicain a prononcé un discours aussi fort qu'inattendu sur l'aide à l'Ukraine. Hélas pour le pays, en disant et en «faisant ce qu'il faut», Mike Johnson a sans doute rédigé sa lettre de suicide politique. Et c'était la meilleure chose à envisager.
18.04.2024, 12:0818.04.2024, 12:25
Suivez-moi
Plus de «International»

On appelle ça un baroud d'honneur. L'ultime goutte de sang versée pour la cause, histoire de mourir en adulte responsable. Cette nuit, Mike Johnson a choisi son camp et ce n'est pas l'extrême droite du parti républicain.

Dans un discours d'une franchise inattendue, face à la presse, le speaker de la Chambre des représentants a accepté l'idée de mourir la tête haute, en défendant comme jamais l'aide à l'Ukraine et à Israël, des alliés qui comptent sur le «pays le plus puissants du monde». En clair, il a jouer au patron. Pour la première fois.

«Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas une plaisanterie. On ne peut pas jouer à la politique avec ça. Je préfère envoyer des munitions à l'Ukraine plutôt que nos boys»
Mike Johnson, speaker républicain de la Chambre des représentants.

Oui, cette bravade risque de lui coûter cher. Six mois à peine après avoir été péniblement élu par un hémicycle qui n'est plus qu'une cour d'école vidée de tous ses profs, Mike Johnson fait (enfin) son boulot de speaker: faire voter ce satané paquet d'aides déjà adopté par le Sénat. Certes, sa voix tremblotait et son regard cherchait une issue de secours, mais les mots ont été crachés comme des molaires après un uppercut. Et ce poing appartient à quelques moutons noirs républicains, Marjorie Taylor-Greene en tête, plus intéressés à chatouiller Joe Biden de leur ego mal placé qu'à respecter leur job d'élus du peuple.

Samedi, la Chambre va donc enfin se prononcer sur le sort que la plus grande puissance va réserver à ses alliés. Si Johnson retenait la bête dans le fond de sa poche, c'est qu'il connaissait le prix à payer. Pourtant pas le moins conservateur de la bande, il a trop longtemps voulu jongler avec deux boules de feu sans se brûler. Pour preuve, en début de semaine, il est allé chercher encore un peu plus de chaleur auprès du parrain infréquentable, à Mar-a-Lago, histoire de s'offrir un baiser du diable et de la dernière chance.

«Ce n'est pas une situation simple, pour n'importe quel speaker, il fait du très bon boulot»
Donald Trump

Samedi, Mike Johnson va peut-être jouer son poste, mais défie surtout les extrémistes de la Chambre de faire la connerie de trop. A genou devant les bandits, le canon du flingue sur sa tempe, le speaker le moins expérimenté de l'histoire américaine récente supplie les bourreaux de la démocratie d'avoir le cran de presser sur la détente.

Si le paquet d'aides passe la rampe, il gagnera des galons. Si les milliards trébuchent, la mort va toquer à sa porte. Mais pour mettre ses ennemis face à leurs responsabilités, il faut prendre les siennes. Ironie du sort, Mike Johnson pourrait même, ensuite, compter sur le poids des démocrates du Congrès pour échapper à la destitution. Quitte à risquer le poignard dans la clavicule, une fois la real politik de retour dans l'hémicycle. Mais, ça, c'est ce qu'on appelle le daily business.

L'Ukraine a eu la peau du «char tortue» russe
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Kristi Noem, la trumpiste au lance-flammes qui flingue des chiots
La potentielle vice-présidente du candidat Trump a tué Cricket, son chiot âgé de 14 mois, en raison d'une «personnalité agressive». Un geste qui «choque» l'Amérique. Mais ce n'est pas la première fois que cette républicaine de 52 ans transforme ses frasques en arme politique. Du lance-flammes pour Noël au Covid-19, en passant par ses nouvelles dents blanches, Kristi Noem est prête à tout pour aborder son mentor. Jusqu'au crash?

On doit tout ce fatras à Kristi Noem. Mais aussi au Guardian, qui a révélé l'affaire vendredi soir. La gouverneure du Dakota du Sud a froidement tué Cricket, son chiot âgé de 14 mois, en raison d'une «personnalité agressive». Une fois n'est pas coutume, le cadavre n'a pas été déterré par un ennemi politique, mais par la gouverneure du Dakota du Sud herself, dans ses mémoires à paraître.

L’article