Nancy Pelosi n'a pas choisi le meilleur moment. Son escale à Taïwan est une occasion en or pour le président chinois Xi Jinping de détourner l'attention des problèmes de politique intérieure.
La politique stricte du «zéro Covid» plonge de plus en plus de Chinois dans la misère: l'image de l'ennemi américain, qui viole la «politique d'une seule Chine», arrive donc à point nommé. Selon ce principe, Taïwan fait partie de cette Chine unifiée. Et Pékin est le seul interlocuteur.
Seulement, une femme politique d'un pays démocratique comme les Etats-Unis doit-elle laisser le gouvernement autoritaire de Pékin lui dicter si elle peut visiter ou pas un autre pays gouverné démocratiquement? La réponse est non. Au contraire, Taïwan a besoin du soutien de l'Occident en ce moment.
>>> Suivez l'actualité sur cette crise dans notre live
En effet, les habitants de Hong Kong constatent depuis quelques mois à quel point il peut être rapide pour la Chine de jeter par la fenêtre ses propres promesses lorsqu'elle voit une possibilité de sévir. On leur avait promis qu'ils pourraient conserver leurs acquis démocratiques, mais Pékin n'a pas tenu ses promesses. Une menace similaire pèse sur Taïwan.
La Chine torture des centaines de milliers d'Ouïghours dans des camps. Le gouvernement n'hésite pas à recourir à la violence.
Cela devrait être clair au moins depuis la guerre d'agression de Vladimir Poutine en Ukraine. Bon moment ou pas, l'engagement de Pelosi en faveur de la démocratie à Taïwan est juste.