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«Retourne en Afrique!»: les élus français se ridiculisent encore

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«Retourne en Afrique!»: les élus français sont aussi ridicules qu'inefficaces

L'Assemblée nationale s'est figée, jeudi soir, au hurlement intolérable d'un soldat de Marine Le Pen, en pleine prise de parole d'un élu LFI... à la peau noire. Que Grégoire de Fournas soit sanctionné, c'est une évidence. Mais, depuis trop longtemps, l'hémicycle saute sur toutes les (parfois bonnes) excuses pour ignorer les dossiers, leur mission et les problèmes des Français.
04.11.2022, 12:2604.11.2022, 17:42
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Une voix, au loin, se fait entendre. «Retourne en Afrique!», «Qu'il retourne en Afrique!» «Qu'ils retournent en Afrique!».

Vidéo: watson

Qu'importe la formule exacte, jeudi soir, Grégoire de Fournas a hurlé quelque chose d'intolérable à l'Assemblée nationale.

Qu'importe la formule exacte, le député RN a lâché ce quelque chose d'intolérable... au pire moment. Face à lui, Carlos Martens Bilongo, député LFI, français à la peau noire, évoquait au micro «le drame de l'immigration clandestine», au sujet du bateau de SOS Méditerranée actuellement bloqué en mer. Nous étions alors à l'étape des questions au gouvernement.

Qu'importe la formule exacte, la séance a été interrompue. Chose extrêmement rare.

Qu'importe la formule exacte, les huissiers de l'Assemblée nationale ont décidé de retranscrire et de publier officiellement la phrase suivante:

«Qu'il retourne en Afrique»

Ce sera donc officiellement lui, au singulier. Le député RN parlait-il de son confrère LFI? Du bateau en question? Un rapide tour sur ses réseaux sociaux nous montre que l'Afrique et la peau des êtres humains ne sont pas une obsession récente. Quoiqu'il en soit, le bureau de l'Assemblée nationale a tranché vendredi après-midi: Grégoire de Fournas est privé d'hémicycle pour quinze jours.

D'ici là, et depuis jeudi soir, plus personne ne bosse et les députés tuent le temps en offrant, sur Twitter, leur propre vision d'un cours de français accéléré pour les nuls. Une délégation LFI est allée gueuler chez Hanouna. Et les journalistes tentent de départager tout le monde en proposant des écoutes au ralenti, digne d'une enquête du FBI.

Les soldats de Marine Le Pen font bloc et crient au règlement de compte politique. Tous les autres, Darmanin en tête, demandent la démission pure et simple de Grégoire de Fournas. Macron s'est dit «heurté» par les propos. Borne affirme que «le racisme n'a pas sa place dans notre démocratie».

Ces dernières semaines, on se souvient surtout que le gouvernement passe des lois et un budget en force en brandissant des 49.3, des motions de censure volent de gauche à droite dans l'hémicycle, des cols roulés et des polaires moches apparaissent au parloir pour inciter les pauvres à moins chauffer leur chambre à coucher.

Dans quelques heures, on saura si des propos intolérables, même plus dignes d'un PMU de province, auront la peau (blanche) du député RN Grégoire de Fournas.

De quoi parlait-on déjà?

Ah oui, de plusieurs dizaines de migrants dans le dur, abandonnés en mer, et suspendus aux lèvres de députés qui ne retourneront pas sur leur siège avant que l'un des leurs ne soit officiellement puni, viré, guillotiné.

Qu'importe la formule exacte prononcée jeudi soir, la phrase est intolérable, la lente volonté de dédiabolisation de l'extrême droite s'est prise une immense veste de son propre camp et toute l'Assemblée s'est ridiculisée. Une nouvelle fois.

On se met au boulot?

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