Il n'y a eu jusqu'ici aucune réaction officielle de la République islamique.
Menacé de mort depuis une «fatwa» de l'Iran de 1989, un an après la publication des Versets sataniques, l'écrivain britannique naturalisé américain a été poignardé une dizaine de fois vendredi dans l'Etat de New York (nord-est des Etats-Unis). Une attaque qui indigne en Occident mais qui est saluée par des extrémistes en Iran et au Pakistan.
L'assaillant Hadi Matar, un Américain d'origine libanaise âgé de 24 ans, est né plusieurs années après la publication des Versets sataniques. Ce roman satirique est considéré par les musulmans les plus rigoristes comme blasphématoire à l'égard du Coran et du prophète Mahomet.
Le journal Javan évoque aussi l'hypothèse d'un complot ourdi par les Américains:
Pour le quotidien Kayhan, «l'attaque contre Salman Rushdie a montré la faiblesse du renseignement des Etats-Unis et démontré que même des mesures de sécurité strictes ne peuvent empêcher des attentats».
Le journal brandit une menace contre ces deux anciens responsables qui sont «les principaux auteurs de l'assassinat du général Qassem Soleimani», éliminé lors d'un raid américain en Irak en 2020. Il était le chef des forces Qods, branche des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, armée idéologique de l'Iran.
Les autorités iraniennes n'ont jusqu'ici pas réagi à la tentative de meurtre de l'écrivain âgé de 75 ans, toujours hospitalisé dans un état grave.
«Je ne vois pas la main de l'Etat iranien dans cette attaque, mais il est certain qu'elle va accroître la méfiance des Etats-Unis vis-à-vis de l'Iran», a déclaré à l'Agence France-presse (AFP) Thierry Coville, expert de l'Iran et chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). (chl/ats)