Le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, a félicité samedi l'homme ayant poignardé l'écrivain britannique Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques. «Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau», écrit-il.
«Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie», ajoute le journal, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Salman Rushdie, 75 ans, a été agressé au cou et à l'abdomen vendredi alors qu'il se tenait sur l'estrade d'un amphithéâtre d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'Etat de New York. Le pouvoir iranien n'a pour le moment pas commenté officiellement cette tentative d'assassinat.
Suivant la ligne officielle, l'ensemble des médias iraniens ont qualifié Salman Rushdie d'«apostat», à l'exception du journal réformateur Etemad. Le quotidien Iran, journal étatique, a estimé que «le cou du diable» avait été «frappé par un rasoir».
«Je ne verserai pas de larmes pour un écrivain qui dénonce avec une haine et un mépris infinis les musulmans et l'islam», a écrit dans un tweet Mohammad Marandi, conseiller de l'équipe de négociateurs sur le dossier nucléaire. Selon lui, «Rushdie est un pion d'empire qui se pose en romancier postcolonial». Il s'interroge:
Salman Rushdie avait embrasé une partie du monde musulman avec la publication en septembre 1988 des Versets sataniques. Le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, avait lancé en 1989 une «fatwa» demandant son assassinat. (sas/ats/afp)