«Absolument inacceptable», a dénoncé le premier ministre japonais Fumio Kishida, avant de préciser que le missile balistique semble être tombé dans la zone économique exclusive au large d'Hokkaido, la grande île du nord de l'archipel nippon.
Selon l'état-major sud-coréen, ledit missile de longue portée a été lancé par la Corée du Nord vers 10h15, depuis la zone de Sunan, en direction de la mer de l'Est - nom donné à la mer du Japon. Il aurait parcouru environ 1000 km et atteint une altitude maximale de 6000 km.
Les forces japonaises n'ont pas tenté de le détruire en vol. Le ministre nippon de la défense, Yasukazu Hamada en a déduit qu'il s'agit d'un «missile balistique de classe ICBM, même si d'autres détails sont en cours d'analyse».
Les Etats-Unis n'ont pas manqué de condamner ce tir qui, selon le Japon, pourrait avoir la portée nécessaire pour frapper le continent américain.
Vendredi, la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui représente les États-Unis au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique à Bangkok, rencontrera conjointement les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada, afin de se «consulter» sur ce lancement.
La Corée du Nord «répète les actes de provocation à une fréquence sans précédent», a souligné de son côté Fumio Kishida dans son allocution vendredi,
Ce n'est en effet de loin pas la première fois qu'un projectile nord-coréen finit sa course dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise, c'est-à-dire l'espace maritime qui s'étend jusqu'à 200 milles marins (370 km) au-delà des côtes d'un Etat, entre les eaux territoriales et les eaux internationales.
Dernier tir en date: un missile balistique à courte portée jeudi, quelques heures après une mise en garde du ministre des affaires étrangères de Corée du Nord, qui avait promis une riposte «féroce» au renforcement de l'alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington.
Le 3 novembre, la Corée du Nord a déjà lancé un ICBM, mais ce tir avait apparemment échoué, selon Séoul et Tokyo.
La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles, soit plus que pendant toute l'année 2017, quand le dirigeant Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump échangeaient des menaces de guerre nucléaire.
En septembre et octobre, Pyongyang avait déjà effectué une copieuse série de tirs, dont celui d'un missile balistique à moyenne portée qui avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans. (mbr/ats)