Plus de deux-tiers des Africains pourraient avoir contracté le virus du Covid-19 au cours de deux dernières années, soit 97 fois plus que les infections signalées, selon l'OMS.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la région Afrique, dont l'étude publiée jeudi est encore en cours d'examen par des pairs, estime que les chiffres officiels n'étaient qu'une partie infime de «l'étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique». Son enquête synthétise plus de 150 études sur la prévalence en Afrique entre janvier 2020 et décembre 2021.
Elle conclut que l'exposition au virus a connu une forte hausse, passant de 3% en juin 2020 à 65% en septembre 2021, soit 800 millions d'infections. Or, 8,2 millions de cas seulement ont été signalés au cours de cette période.
Le nombre d'infections dans le monde serait «en moyenne seize fois plus élevé que celui des cas confirmés», selon l'OMS, qui précise toutefois que «la séroprévalence a fortement varié à l'intérieur des pays et d'un pays à l'autre en Afrique». La plupart des populations africaines ayant un accès limité aux tests, beaucoup d'infections n'ont pas été notifiées:
Si le Covid-19 a semblé ébranler nombre de régions du monde, l'Afrique est apparue relativement épargnée contrairement aux craintes initiales. Selon l'OMS, le continent s'est distingué des autres régions «par son nombre élevé de cas asymptomatiques, 67% des cas ne présentant aucun symptôme de la maladie».
Il a également connu des cas moins graves en raison de la proportion moindre de «personnes présentant des facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies chroniques susceptibles d'entraîner une forme grave de la maladie». En outre, la jeunesse de la population africaine «a été un autre facteur de protection» pour le continent. (ats/jch)