500 personnes ont fait la fiesta sans contagion, mais ce n'est pas une si bonne nouvelle
Les résultats rassurants du premier concert-test européen sont difficilement extrapolables pour la réouverture de ce secteur culturel, en raison des «conditions strictes» dans lesquelles il a été réalisé, préviennent les chercheurs dans une étude publiée vendredi. Il avait eu lieu en décembre à Barcelone.
Pour rappel, près de 500 spectateurs avaient assisté, masqués, à un concert sans distanciation physique dans une salle de concert de la ville espagnole et aucun cas positif n'avait été détecté parmi les tests PCR réalisés huit jours plus tard (contre deux dans le groupe témoin), avaient annoncé les chercheurs début janvier.
L'article, présenté dans la revue britannique The Lancet Infectious Diseases, est la version publiée et revue par d'autres scientifiques indépendants de ces premiers résultats.
Pourquoi l'expérience n'est-elle pas valide tout le temps?
Le docteur Josep Maria Llibre invite notamment à analyser les conclusions en fonction de la situation épidémique en Espagne, à ce moment-là, marquée par un niveau de circulation du virus relativement faible. Par ailleurs, les paramètres de la pandémie changent en permanence, autant d'éléments qui peuvent avoir un impact sur les résultats:
- Les grandes campagnes de vaccination.
- Les variations du taux d'incidence à un endroit donné.
- L'émergence de variants plus transmissibles du Sars-CoV-2.
Par ailleurs, les chercheurs soulignent que ce concert s'est tenu avec des «conditions strictes», difficilement reproductibles lorsque le secteur de la musique vivante aura repris ses activités:
- Port de masque FFP2.
- Agents de sécurité chargés d'éviter les mouvements de foule.
- Ventilation optimisée.
Ce genre de concert pourrait représenter «un coût prohibitif» pour certains organisateurs, tandis que «tester des milliers de personnes en quelques heures constitue un défi logistique», reconnaissent les chercheurs.
D'autres expériences en Europe
La même équipe avait réalisé un autre concert-test, de plus grande ampleur, le 27 mars, avec 5000 spectateurs, et ainsi conclu à l'absence de signes de contagion, mais les participants n'avaient cette fois pas été systématiquement testés après.
D'autres pays ont mené des expériences semblables pour tester les risques de contamination pendant un concert encadré par un protocole strict, notamment aux Pays-Bas début mars (1300 personnes) et au Royaume-Uni le 2 mai (5000 personnes sans masque).
Le premier test de ce type aura lieu samedi en France, avec 5000 spectateurs testés négatifs au préalable et masque obligatoire. (ats/jah)
