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Quinze aventuriers confinés 40 jours dans une grotte pour la science

Quinze aventuriers confinés 40 jours dans une grotte pour la science

Les 15 volontaires pourront vivre en toute autonomie
Les 15 volontaires pourront vivre en toute autonomiecrédit: Deep time
Visiblement ils n'en avaient pas assez de le vivre au quotidien. Les volontaires vont se confiner au frais et dans le noir sous le patronage d'un explorateur franco-suisse.
14.03.2021, 18:1815.03.2021, 09:50
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Un an après le premier confinement en France, 15 femmes et hommes de 27 à 50 ans vont vivre à partir de dimanche et pendant 40 jours dans une grotte en Ariège, dans le sud-ouest de la France, sans notion du temps. Cette expérience est à visée scientifique.

L'objectif? Etudier les capacités d'adaptation de l'être humain à la perte de repères spatio-temporels, une question soulevée notamment avec la crise sanitaire, explique le franco-suisse Christian Clot, le chef de mission. Ce dernier revendique son statut de chercheur même «sans avoir de formation scientifique», rapporte le Parisien.

«Dans un contexte extrême, avec un nouveau mode de vie, nous ne savions visiblement pas bien, en tant que groupe, comment répondre aux impacts provoqués par ces changements.»
Christian Clot, le chef de mission
L'explorateur franco-suisse Christian Clot pilote le projet.
L'explorateur franco-suisse Christian Clot pilote le projet.

C'est ainsi que va naître le projet Deep Time, mené par Christian Clot, explorateur et fondateur du Human Adaptation Institute, qui débute dimanche à 20 heures.

Conditions extrêmes

Sans montre, téléphone, ni lumière naturelle, ces sept hommes, sept femmes et Clot lui-même, devront aussi s'habituer aux 12 degrés et 95% d'humidité de la grotte de Lombrives, générer leur électricité par un système de pédalo, et puiser l'eau dont ils ont besoin à 45 mètres de profondeur.

Ils seront munis de capteurs permettant à une dizaine de scientifiques de les suivre depuis la surface. «Cette expérience est une première mondiale», estime le professeur Etienne Koechlin, directeur du laboratoire de neurosciences cognitives et computationnelles à l'Ecole normale supérieure (ENS).

«Jusqu'à maintenant, toutes les missions de ce type avaient pour objectif l'étude des rythmes physiologiques du corps, mais jamais l'impact de ce type de rupture temporelle sur les fonctions cognitives et émotionnelles de l'être humain.»
Etienne Koechlin, directeur du laboratoire de neurosciences cognitives et computationnelles à l'Ecole normale supérieure
Quatre tonnes de matériel ont été acheminées pour que les 15 volontaires puissent vivre en toute autonomie, précise Christian Clot. Au total, Deep Time a nécessité 1,2 million d'euros de financement: des partenaires privés, publics mais surtout du Human Adaptation Institute.

Pour la science, sans indemnisations

Les 14 volontaires – joaillière, médecin anesthésiste, agent de sécurité ou cordiste – originaires des quatre coins de la France, participent au projet bénévolement, sans aucune indemnisation:

«Je participe pour goûter à cette vie hors du temps, impossible à l'extérieur avec nos ordinateurs et téléphones portables qui nous rappellent sans cesse nos rendez-vous et obligations»
Arnaud Burel, un biologiste de 29 ans

Dans la grotte, l'une des plus grandes d'Europe, «trois espaces de vie séparés ont été aménagés: un pour dormir, un pour vivre et un pour réaliser des études sur la topographie du lieu, la faune et la flore notamment», a expliqué Christian Clot qui précise au «Parisien»: «40 jours dans une vie, ce n’est pas une goutte d’eau?» avant d'ajouter que les volontaires sont libres de «sortir à tout moment». (ats/jah)

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