Les cas, les hospitalisations et les décès régressent un peu partout en Occident depuis plusieurs semaines, ce qui nous permet de rêver à des vacances apaisées de toutes les tracasseries sanitaires. Même le Conseil fédéral pourrait décider de nouveaux assouplissements aujourd’hui.
Mais, du côté de l’OMS, on est méfiants. Notamment à cause de la présence et de l’avancée du variant Delta. On craint qu’un relâchement trop large ne fasse que de nous précipiter dans le décor à la fin de l’été.
Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a récemment déclaré au Guardian: «Nous sommes déjà passés par là. L'été dernier, les cas ont progressivement augmenté dans les groupes d'âge plus jeunes, puis se sont déplacés vers les groupes d'âge plus âgés, ce qui a conduit à une perte de vies dévastatrice (...) en automne et en hiver 2020. Ne refaisons pas cette erreur.»
Si le variant Delta (surtout présent en Inde) n’est pas encore dominant en Europe, il a tout de même dépassé le variant Alpha dans certaines régions. Du coup, l’OMS songe à une campagne intitulée «Summer Sense», qui encouragerait les gens à profiter de leur été, mais en restant prudents. «Si vous voulez voyager, réfléchissez à la nécessité de le faire. Si vous décidez de le faire, faites-le en toute sécurité.» Selon Hans Kluge, il s’agit de «tirer parti d'une meilleure situation épidémiologique pour accroître encore les capacités de dépistage, de traçage et d'hospitalisation. Tirer les leçons de l'année dernière.»
Malgré le fait que les pays européens soient très en avance, du point de vue de la vaccination (30% des gens ont reçu au moins une dose), Hans Kluge prévient que nous sommes de loin pas sortis d’affaire.
Bon été à tous! (ade)