La nouvelle série du créateur de «Breaking Bad» fait un carton
La véritable angoisse prend rarement la forme de clowns d'horreur ou de haches ensanglantées; au premier coup d'œil, elle revêt plutôt une apparence terriblement banale. En surface, presque tout semble normal — et pourtant, quelque chose ne tourne plus rond.
C'est exactement ce que propose l'excellente nouvelle série Pluribus, signée Vince Gilligan (Breaking Bad). On y découvre une humanité frappée par un virus extraterrestre dont elle ne semble pourtant pas souffrir.
Les infectés conservent leur apparence, mais leurs esprits ont fusionné pour ne former qu'une seule conscience télépathique. Chacun ressent ce que l'autre éprouve, et tout le savoir est mis en commun. Le prix à payer est toutefois colossal: le virus balaie toute trace d'individualité, privant les victimes de toute opinion propre ou personnalité.
Pluribus: le trailer 👇
Seule une poignée d'individus reste, pour une raison inexpliquée, épargnée par le virus, préservant ainsi sa propre identité. Parmi eux, l'écrivaine américaine Carol (Rhea Seehorn), qui voit dans cette mutation une véritable catastrophe et cherche désespérément à en inverser les effets.
Ce qui fait la force de cette œuvre, c'est la manière dont Pluribus s'empare des grandes questions contemporaines sans jamais tomber dans le moralisme. Ce collectif omniscient et d'une amabilité envahissante est-il une métaphore de ces IA conversationnelles à l'amabilité un peu forcée?
Faut-il y voir une mise en garde contre l'aveuglement idéologique? Ou est-ce Carol qui fait fausse route, elle qui s'accroche à son individualité avec une agressivité morose? Rares sont les séries qui ont su proposer un récit aussi brillant tout en laissant la porte si grande ouverte à l'interprétation.
Pluribus est à découvrir sur Apple TV+.
