Le gouvernement américain a annoncé lundi la levée d'une série de restrictions visant Cuba, notamment sur les procédures d'immigration, les transferts d'argent et les liaisons aériennes. La Havane a salué «un petit pas dans la bonne direction».
Ces mesures sont perçues comme positives. Le ministre cubain des affaires étrangères Bruno Rodriguez précise toutefois:
Il ajoute, dans une déclaration publiée sur le site du ministère, que ni les objectifs ni les principaux instruments de la politique des Etats-Unis contre Cuba ne changent. Il souligne toutefois la disposition de son gouvernement à entamer un dialogue respectueux et sur un pied d'égalité avec les Etats-Unis.
Selon un communiqué du département d'Etat américain, Washington va notamment remettre en place un programme suspendu depuis plusieurs années, qui facilitait les procédures d'immigration de membres d'une même famille. Elle promet aussi d'augmenter les capacités de traitement des demandes de visa à La Havane.
Les Etats-Unis vont également supprimer le plafond de 1000 dollars par trimestre et par émetteur/bénéficiaire, qui limitait jusqu'ici les transferts d'argent vers Cuba, et vont autoriser par ailleurs des envois d'argent hors du cadre familial. Ce plafond avait été décidé par l'ancien président Donald Trump, qui avait pris une volée de mesures contre Cuba pendant son mandat.
Le gouvernement du président Joe Biden va aussi augmenter le nombre de vols entre les Etats-Unis et l'île, en autorisant la desserte d'autres villes que La Havane. Il va également autoriser certains voyages de groupes.
Les sanctions financières visant des personnalités ou des entités cubaines restent toutefois en place.
Un haut responsable de l'administration américaine explique que les mesures annoncées lundi sont des décisions pratiques destinées à répondre à la situation humanitaire à Cuba et à développer les opportunités économiques des habitants.
Le président démocrate Joe Biden cherche à trouver un équilibre délicat, entre une volonté affichée de soutenir le peuple cubain et d'encourager ses aspirations démocratiques d'une part, et une fermeté contre le régime communiste d'autre part.
Le sujet des relations avec Cuba est politiquement brûlant aux Etats-Unis, qui abritent une importante communauté d'immigrés d'origine cubaine. «L'annonce du jour risque d'envoyer le mauvais message, aux mauvaises personnes, au mauvais moment et pour de mauvaises raisons», a immédiatement critiqué Bob Menendez, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, et pourtant membre comme Joe Biden du parti démocrate.
L'opposition conservatrice, quant à elle, est intimement associée depuis longtemps à la critique virulente du régime communiste. Le sénateur républicain Marco Rubio a ainsi accusé l'administration Biden de compter dans ses rangs des «sympathisants» du régime communiste de Cuba. (sda/ag)