On pensait le Conseil fédéral imbattable dans la course aux injonctions absurdes pour économiser quelques kilowattheures. Mais oui, souvenez-vous. La semaine dernière, Guy Parmelin nous conseillait (par exemple) d'acheter «un tapis pour isoler le sol avec style» ou de couvrir nos casseroles au moment de faire bouillir de la flotte.
C'était sans compter avec un Italien qui a... comment pourrait-on dire... le goût du risque. Cette semaine, sur son compte Facebook, Giorgio Parisi a aligné quelques mots qui ont littéralement scandalisé tout son pays. Pourtant, Monsieur Parisi n'est pas le premier chasseur d'attention venu. En 2021, pendant que nous tentions tous de terminer l'année avec élégance, l'homme le plus détesté d'Italie (on exagère à peine), a reçu le prix Nobel de physique.
Et ça tombe plutôt bien. Le désordre, depuis que le monsieur a manqué une occasion de se taire, c'est sa spécialité. A 74 ans, au lieu de s'occuper paisiblement de ses tomates dans le potager ou de ses petits-enfants dans la bonne humeur, Giorgio Parisi a préféré donner un conseil. (Immense bourde.)
L'eau de cuisson des Italiens n'a fait qu'un tour. Au point que son compte Facebook a littéralement débordé comme une casserole (couverte).
Pour expliquer à quel point le sujet fait bouillir ce peuple gastronome, le chef Antonello Colonna est sorti de sa cuisine pour s'épancher dans les colonnes du quotidien La Repubblica. Dire qu'il n'est pas convaincu est un euphémisme.
Le prix Nobel, lui, s'en fout: il persiste et signe. Nul besoin de faire danser les bulles pour cuire des spaghetti. L'eau chaude suffit. Point. D'autant qu'un confrère chimiste est venu récemment au chevet de son argumentaire. Dans une vidéo baptisée «Mettez les pâtes et éteignez le feu», ce scientifique démontre, tout sourire, que ça fonctionne. Une séquence visionnée à 3 millions de reprises. Il faut dire que son compte abrite 267 000 abonnés.
Au fond, la vraie question est la suivante: Faut-il aller jusqu'à piétiner un savoir-faire ancestral pour être en mesure de se chauffer cet hiver sans avoir à vider son troisième pilier? A l'heure où encore trop d'inconscients se persuadent de cuisiner des carbonara en se contentant de verser un litre de crème et des dés de jambons dans des cornettes, la réponse devrait être "NON".
Trois solutions s'offrent donc aux êtres humains qui ont du goût.
(fv)