La ville d'Evanston, près de Chicago, entre dans l'histoire. Et pour cause, elle a voté lundi (cette nuit en Suisse) l'octroi de réparations à la communauté noire. Un montant de dix millions de dollars (9,2 millions de francs) est alloué, mais les élus ont décidé de distribuer d'abord 400 000 dollars. Cette somme vise à subventionner des logement, rapporte le New York Times.
Pour être éligible à l'octroi de cette subvention, il faut être descendants d'un résident d'Evanston qui a vécu dans la ville entre 1919 et 1969. A cette époque, il aurait pu subir une discrimination en matière de logement. Dans le détail les gens bénéficiant de cette aide pourront l'employer pour des réparations de leur domicile, l'aide hypothécaire ou un acompte pour acheter une nouvelle maison.
Cette initiative est suivie de près aux États-Unis. Elle pourrait devenir un modèle pour d'autres régions du pays, où la lutte contre l'injustice raciale est devenue une priorité politique. En cause: les réparations que l'Amérique devrait payer aux descendants d'esclaves afro-américains. En effet, l'esclavage a contribué à faire du pays une superpuissance capitaliste. Le vote d'Evanston, dans ce contexte, s'avère historique.
Le mandat de Donald Trump et les manifestations Black Lives Matter en 2020 ont ravivé cette prise de conscience aux Etats-Unis. Lors de la course aux élections, plusieurs candidats démocrates proposaient d'aborder la question des réparations.
I did not know the specific details of how #Evanston intentionally excluded the #Black community beginning in the early 20th C until reading this: https://t.co/VIlJTlpUdV Great explanation of #divestment and now the #reparations program.
— Elena Gonzales (@curatoriologist) February 24, 2021
Mais ce dossier, très complexe, soulève plusieurs interrogations: Comment mettre en place de telles compensation? Qui serait concerné? Comment évaluer le préjudice subi? Le mouvement concerne des générations entières d'Afro-Américains meurtris par l'esclavage, la ségrégation et la discrimination. (ats/jch/jah)