Le procureur spécial qui instruit le dossier contre l'ex-président américain Donald Trump pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020 a publié mardi un acte d'accusation révisé afin de prendre en compte une récente décision de la Cour suprême.
Le candidat républicain reste donc inculpé de «complot contre les institutions américaines» et d'«atteinte au droit de vote» des électeurs pour ses pressions sur les autorités locales de plusieurs Etats clés afin d'invalider les résultats officiels du scrutin remporté par le démocrate Joe Biden.
Dans un arrêt inédit le 1er juillet, la Cour suprême a reconnu au président des Etats-Unis une large immunité pénale. Par une majorité de six voix contre trois - les juges conservateurs contre les progressistes - la plus haute juridiction du pays considère que «le président ne jouit d'aucune immunité pour ses actes non officiels», mais qu'il «a droit au moins à une présomption d'immunité pour ses actes officiels».
Elle a exclu des poursuites toutes les discussions entre Donald Trump et le ministère de la Justice jusqu'à la fin de son mandat.
La Cour a donc renvoyé le dossier à la juge de première instance, Tanya Chutkan, pour déterminer quels actes sont potentiellement immunisés de poursuites pénales. A charge pour l'accusation de démontrer qu'ils ne le sont pas lorsqu'ils ont été accomplis dans l'exercice de ses fonctions.
En conséquence, les procureurs ont retiré de l'acte d'accusation révisé une série de conversations ou de communications au moment des faits entre Donald Trump et des responsables du pouvoir exécutif, en particulier du ministère de la Justice.
Visé par quatre procédures pénales, le candidat républicain à l'élection présidentielle fait feu de tout bois pour passer en jugement le plus tard possible, en tout cas après le scrutin du 5 novembre.
S'il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l'arrêt des poursuites fédérales à son encontre. (jch/ats)