C'est une lourde tâche qui a incombé à John Chapple, l'apiculteur en chef de la Couronne depuis plus de quinze ans. Le 9 septembre, l'ex-retraité de 79 ans, désormais au service de la famille royale, a dû informer ses protégées de la mort de leur souveraine. Certes, pas la vraie reine des abeilles. L'autre, Elizabeth II.
Evidemment, pas question pour John Chapple de balancer la nouvelle comme ça, sans précaution: l'annonce a pris place selon une tradition ancestrale et mystérieuse qui remonte à plusieurs siècles, détaille le Daily Mail. Selon une vieille superstition, annoncer trop brusquement le changement de propriétaire provoquerait aux fragiles insectes un choc tel, qu'elles ne seraient plus capables de produire de miel, changeraient de ruche voire... mourraient sur le coup.
Pour épargner ce sinistre destin aux centaines de milliers d'abeilles royales, l'apiculteur chevronné est donc allé placer des rubans noirs sur les sept ruches que comptent les jardins de Buckingham Palace et de Clarence House. Après quoi, il a prononcé une prière et annoncé à voix basse:
Selon une méthode digne d'une stratégie managériale rigoureusement horizontale et bienveillante, typique de notre époque, les abeilles ont également été informées tout en douceur qu'un nouveau maître se trouverait désormais aux commandes.
Finalement, John Chapple a exhorté les abeilles à être bonnes avec leur nouveau maître, Charles III - ce dernier s'avérant être, en plus, un excellent jardinier.
Au plus fort de l'été, elles sont plus d'un million à butiner dans les jardins royaux. Leur nombre chute à l'arrivée de la mauvaise saison. Heureusement, les royales petites bestioles peuvent compter sur le dévouement sans faille de John Chapple, qui s'en occupe amoureusement depuis 15 ans.
Lequel espère poursuivre sa mission encore longtemps, comme il le confie au Daily Mail: «J'étais l'apiculteur de la reine et j'espère maintenant que j'obtiendrai le poste d'apiculteur du roi».
«J'espère qu'ils voudront toujours garder les abeilles dans leurs locaux. Mais ils pourraient dire: "Emportez-les". Je ne pense pas que cela se produira, mais on ne sait jamais», a-t-il ajouté, avant de conclure avec le célèbre pragmatisme britannique: «C'est au nouveau locataire de Buckingham Palace de décider». (mbr)