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Aux funérailles de la reine, Macron est sommé de prendre le bus

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Biden et Macron prendront le bus: les Anglais ne rigolent pas avec les obsèques

Entre la prestigieuse liste d'invités et les épineuses questions de sécurité, vous vous en doutez: la mise en place d'obsèques comme celles d'Elizabeth II relève du casse-tête. Voici les règles établies par les autorités britanniques.
15.09.2022, 06:1615.09.2022, 11:34
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Pas facile, l'organisation de funérailles d'ampleur mondiale. En particulier quand plus de 500 dignitaires et chefs d'Etat étrangers sont attendus. Une véritable prise de tête organisationnelle que subissent cette semaine le gouvernement britannique et Buckingham Palace avec (plus ou moins) de flegme. Pour se faciliter la tâche, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) a donc fait parvenir aux grands de ce monde quelques directives officielles, dévoilées en primeur par le quotidien britannique Politico.

Dans ce document officiel envoyé aux ambassades samedi soir par le FCDO, le département dévoile le programme des «festivités». Un protocole très détaillé qui ne laissera pas le moindre pouce à l'improvisation.

Nombre d'invités limité

Le 18 septembre, la veille des funérailles, les dirigeants étrangers se retrouveront lors d'une réception organisée par le roi Charles III. En comité très réduit: oubliez les délégations, chaque chef d'Etat n'aura droit qu'à une seule personne pour l'accompagner au sein de l'abbaye de Westminster.

Déplacement à pied... et en autocar

Le 19 septembre, le jour J, les chefs d'Etat et leurs partenaires vivront une course d'école. Tous arriveront à l'abbaye de Westminster à bord d'autocars depuis «un endroit de l'ouest de Londres» - une sorte de parking VIP où chacun devra abandonner sa propre voiture. Le tout, «en raison de mesures de sécurité strictes et de restrictions routières».

Les mesures strictes, parlons-en! Quelles seront les précautions mises en place pour assurer la sécurité de tout ce beau monde? Selon le porte-parole officiel du premier ministre, impossible de fournir trop de détails spécifiques «pour les arrangements de sécurité opérationnelle». Toutefois, le document du FCDO indique que «des couches de sécurité multiples et complètes seront en place à travers Londres, et dans tous les lieux officiels utilisés pour les funérailles d'Etat et les événements associés». Bon, autant dire qu'on n'en saura pas plus.

Si ce n'est que le risque d'attentat sera forcément «considérable»...

Une fois le service funèbre terminé, tous les dirigeants étrangers seront escortés à pied jusqu'à Dean's Yard, dans l'enceinte de l'abbaye de Westminster, pour assister à une réception organisée par le ministre des Affaires étrangères. Après quoi, ils regagneront tranquillement leurs autocars groupés, avant de récupérer leur voiture.

Oubliés les jets, bonjour les avions des pauvres

Et ce n'est pas tout. Si les chefs d'Etat pensaient rejoindre le confort de leur jet privé, il n'en sera rien! Le FCDO prie «dans la mesure du possible», les dirigeants étrangers invités d'arriver au Royaume-Uni à bord de vols commerciaux. Derrière cette réclamation, pas de considérations écologiques: la décision est avant tout pratique. L'aéroport londonien d'Heathrow étant fortement sous pression en raison du grand nombre de vols actuels, le FCDO a averti que «des événements imprévus pourraient obliger les vols commerciaux et privés à se détourner de l'aéroport d'arrivée prévu».

Et pour les petits malins qui pensaient quand même opter pour les airs, les transferts en hélicoptère sont également interdits «en raison du nombre de vols en cours à ce moment», indique le Département. Quant à ceux qui tiennent absolument, malgré tout, à voler en jet, un seul avion privé par pays sera autorisé, et il sera sommé d'atterrir vers des «aéroports moins fréquentés» autour de Londres.

Des recommandations qui ne font pas l'unanimité

Autant dire que ces quelques appels à voyager comme le commun des mortels ont déjà provoqué la grogne de quelques chefs d'Etat. C'est le cas notamment du premier ministre d'Australie, Anthony Albanese, qui a déjà clamé lundi qu'il ignorerait les conseils et se rendrait aux funérailles à bord de son jet officiel.

«Ces plans sont en place depuis longtemps, bien avant que je ne devienne premier ministre»
Anthony Albanese à ABC Breakfast
Australian Prime Minister Anthony Albanese grimaces as he answers a question about quests invited to the funeral Queen Elizabeth II in Sydney, Australia, Wednesday, Sept. 14, 2022. Albanese announced  ...
Pour Anthony Albanese, hors de question de traverser le globe à bord d'un vol commercial.Image: sda

Son vice-premier ministre a ajouté à ABC radio national qu'il ne serait pas «raisonnable» pour un leader mondial comme Albanese de prendre un vol commercial et que la sécurité devait rester une «considération primordiale».

Du côté américain et de Joe Biden, un ambassadeur américain basé à Londres a également manqué de s'étouffer avec son shortbread, rapporte Politico.

«Vous imaginez Joe Biden dans un bus, vous?»
Un ambassadeur contacté par Politico

S'il ne fait pas de doute que le président des Etats-Unis sera présent, on ignore encore si Biden effectuera effectivement le trajet à l'abbaye de Westminster en autocar. Le porte-parole anonyme a concédé qu'il n'appartient à nul autre que le dirigeant américain d'en décider: «Je dirais que les arrangements clairs pour les dirigeants, y compris la façon dont ils voyagent, varieront en fonction des circonstances individuelles. Les recommandations restent des recommandations». En tout cas, Joe Biden a déjà renoncé à venir accompagné d'une délégation, confirme CNN.

Ces limites de taille impliquent que les anciens présidents, dont Donald Trump, ne pourront pas nécessairement y assister. D'autres rumeurs suggèrent que les Obama pourraient recevoir une invitation privée.

Qui sera présent?

Pendant ce temps, plusieurs invités ont déjà confirmé venir garnir les rangs serrés de l'abbaye de Westminster, dont les 2000 sièges seront pourvus: parmi eux, le président brésilien Jair Bolsonaro, le président italien Sergio Mattarella, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern l'ont déjà fait la semaine précédente.

L'empereur du Japon Naruhito, le président turc Recep Erdogan, le président français Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, parmi tant d'autres, sont également susceptibles d'assister aux funérailles.

Pas de nouvelle non plus du côté de la Chine, où le président chinois Xi Jinping doit encore se décider. Les funérailles coïncident avec son premier déplacement hors du pays depuis la pandémie de Covid-19, en Asie centrale.

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Video: watson
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