Elon Musk a peur pour lui-même, mais aussi pour son père. Et inversement: «Sauf que je n'ai pas peur pour moi, mais je crains vraiment qu'il arrive quelque chose à Elon. Même s'il a environ 100 agents de sécurité autour de lui.» C'est beau l'amour familial: chacun rêve de protéger l'autre. Mais de quoi? Depuis que le milliardaire de la tech a dévoilé les fameux «Twitter Files», il faut dire qu'il flippe un peu. A raison?
Censée prouver (notamment) la censure du clan Trump et des républicains de manière générale, cette série de conversations internes à l’entreprise à l'oisillon bleu a surtout réveillé les ardeurs des comploteurs de tout horizon. Ces files ont confirmé le penchant ultra-conservateur de Musk. Et c'est manifestement suffisant pour que le père d'Elon s'exprime dans la presse américaine cette semaine.
Errol Musk? Un ancien ingénieur, mais qui a également oeuvré en qualité de pilote, marin, spécialiste mécanique, consultant et promoteur immobilier. En 1969, alors âgé de 23 ans, le papa d'Elon rachète une mine d'émeraude dans son pays, en Afrique du Sud, pour la modique somme de 40 000 dollars. Rentable? Oui... un peu: «Nous avions tellement d'argent que nous ne pouvions même pas fermer notre coffre-fort», dira-il à Business Insider.
Mais ce n'est pas tant pour ses propres faits d'armes qu'Errol Musk s'est (à nouveau) épanché dans les médias. Le retraité, qui trouvait encore récemment que son fils était «très solide, même s'il mange mal», s'est retrouvé, du jour au lendemain, barricadé comme un véritable chef d'Etat. «Les hommes d'Elon m'ont appelé avant Noël pour m'avertir qu'ils allaient se pointer pour renforcer la sécurité de ma maison. J'ai donc maintenant neuf caméras qui sont visionnées 24h/24 et 7j/7 et que je peux moi-même contrôler sur mon téléphone et mon écran de TV.»
Le père du multimilliardaire complète l'attirail. On parle également d'une surveillance humaine en continu, d'une gigantesque clôture électrifiée et d'un système d'alimentation de secours, en cas de coupure de courant. Rassuré, le paternel? «Je déteste cette vie, mais j'ai vécu comme ça à Johannesburg et à Pretoria, et je comprends d'où ça vient.» Sans en dire davantage, il évoque évidemment l'Apartheid et ses violences.
Il faut préciser qu'Errol Musk a déjà dû tuer de ses propres mains pour protéger sa famille, en 1998. Trois intrus armés comptaient s'introduire dans sa propriété. Au moment d'appuyer sur la gâchette, sa fille Ali, six ans à l'époque, était accrochée à sa jambe, figée par la peur. Quelques séances de psy plus tard, la soeur de Musk avait malgré tout déclaré être «fière de son papa, parce qu'il avait gagné».
Le renforcement de la sécurité pour le papa vient de pair avec celle d'Elon Musk lui-même. Récemment, il avait également enrichi sa protection rapprochée, à très grands frais. Disons que le patron de Twitter a un don inné pour se faire des ennemis. Et pas seulement ses employés, qu'il licencie à tour de bras. Guerre en Ukraine, politique américaine et internationale, gestion de la pauvreté par l'OMS, Musk ne se retient jamais de taper sur les actions de tous les décideurs en place.
Le premier signe d'angoisse était son choix d'éjecter de Twitter le compte relayant ses allées et venues en jet privé. Un acte qu'il justifiait à l'époque par les risques que ce compte faisait encourir à ses enfants. Il avait également porté plainte contre X après un soupçon de filature. Au moment de racheter le réseau social, Musk avait déclaré à la presse américaine que «le risque que quelque chose de grave se produise ou même que je sois littéralement abattu est assez important.»
Musk père s'est aussi permis de glisser une petite pique à son fils, en affirmant que ces mesures de sécurité étaient arrivées bien tard, puisqu'il avait déjà subi quatre tentatives de cambriolage durant l'année 2022. «Rien de grave, l'un d'eux est finalement entré, mais pour voler deux gros téléviseurs.»