Une agence gouvernementale californienne, la CRD, a fait part en janvier à l'entreprise aérospatiale de sept plaintes déposées plusieurs mois auparavant par d'anciens employés. L'information, révélée par Bloomberg mardi, a été confirmée par les avocats des plaignants.
Dans ces plaintes, consultées par l'AFP, les ingénieurs décrivent une culture d'entreprise sexiste, où les commentaires à caractère sexuel et autres formes de harcèlement sont tolérés, où les femmes sont moins bien payées que les hommes à travail égal, et plus rarement promues. Ils évoquent des représailles contre celles et ceux qui ont essayé de protester, jusqu'au licenciement dans leur cas, après qu'ils eurent fait circuler une lettre ouverte critiquant le comportement d'Elon Musk sur les réseaux sociaux. Ils constatent que son humour souvent déplacé en ligne fait des émules en interne.
Dans sa plainte, Paige Holland-Thielen raconte comment elle devait lire régulièrement le compte Twitter du milliardaire (qui a racheté le réseau social fin 2022), puisqu'il y publie régulièrement des informations sur SpaceX. Elle explique en outre avoir reçu une évaluation de ses performances la jugeant «trop émotive» et lui demandant de «faire preuve de plus d'humilité», après avoir fait part à son supérieur de ses inquiétudes au sujet d'un collègue masculin qui s'attribuait le mérite de son travail.
En janvier, SpaceX a porté plainte contre l'inspection américaine du travail, le NLRB, pour tenter de l'empêcher d'auditionner ses anciens salariés. L'entreprise affirme que le fonctionnement de cette agence fédérale est anticonstitutionnel et que la procédure d'audition viole le droit du groupe à un procès avec un jury. Une audition des plaignants par le NLRB est censée avoir lieu au début mars.
Tesla, autre fleuron d'Elon Musk, a fait l'objet d'accusations de racisme et de harcèlement sexuel sur son site californien. «Après avoir reçu des centaines de plaintes de travailleurs, nous avons trouvé des preuves de ségrégation raciale à l'usine de Fremont», avait déclaré en février 2022 Kevin Kish, le directeur de la CRD. (mbr/ats)