Le président de la République, violemment critiqué depuis sa réforme des retraites, a tenté de reprendre la main, lundi soir, dans une allocution solennelle à la télévision. Mais qu'a-t-il bien pu raconter? Quelques regrets, des chantiers, mais pas d'excuses. watson rembobine en punchlines, accrochez-vous.
17.04.2023, 21:1817.04.2023, 23:27
Dans l'après-midi, les élus d'extrême gauche ont prévu sur Twitter un grand mouvement de casseroles bruyantes devant les mairies de France, histoire de rendre inaudible l'allocution d'Emmanuel Macron, à 20 heures tapantes. Une menace de boycott pris au sérieux par certaines villes, puisque Marseille a pondu en deux-deux un «arrêté d’interdiction» du tintamarre, en raison «des risques avérés de troubles à l’ordre».Dans l'après-midi, les élus d'extrême gauche ont prévu sur Twitter un grand mouvement de casseroles bruyantes devant les mairies de France, histoire de rendre inaudible l'allocution d'Emmanuel Macron, à 20 heures tapantes. Une menace de boycott pris au sérieux par certaines villes, puisque Marseille a pondu en deux-deux un «arrêté d’interdiction» du tintamarre, en raison «des risques avérés de troubles à l’ordre».
Voilà en ce qui concerne l'ambiance, ce lundi, jour de grand oral pour un président aux abois, mais qui rêve d'accalmie. Sans pour autant dévier de sa ligne. Depuis qu'il a promulgué sa tant décriée réforme des retraites, vendredi dernier, Emmanuel Macron n'a pas encore su trouver les mots pour calmer le feu social.
Un lien rompu
Lundi soir, sur les principales télévisions françaises, le locataire de l'Elysée, a tenté de rassembler et reconnecter sa politique ses chantiers à venir avec les préoccupations des citoyens. Choses qu'il a toutes les peines du monde à part depuis le début de son deuxième mandat.
Mission accomplie dans son allocution? «A-t-il trouvé la recette pour se rapprocher des Françai?s», comme se demandait l'éditorialiste Alain Duhamel sur BFMTV, juste avant le discours, qui a été enregistré en fin d'après-midi.
On vous laisse juge. (On a un peu annoté son discours, histoire que vous ne vous endormiez pas au milieu.)
L'allocution d'Emmanuel Macron en punchlines
Monsieur le président.
«Comme vous le savez, vendredi, le Conseil constitutionnel a validé, pour l'essentiel, la loi sur les retraites»
Effectivement.
«Je l'ai donc logiquement promulguée»
Sans attendre d'ailleurs...
«Elle entrera en vigueur progressivement dès cet automne»
La bataille n'est pas terminée si l'on en croit les élus de gauche et les syndicats
«Ces changements étaient nécessaires»
Pourquoi déjà?
«Pour garantir la retraite de chacun et pour produire plus de richesse pour notre nation»
Mais encore?
«Le nombre de retraités augmente»
C'est vrai.
«Notre espérance de vie s'allonge»
C'était la seule solution pour régler ce problème?
«La réponse ne pouvait être de baisser les pensions»
Il y en avait d'autres.
«Ni d'augmenter les cotisations de ceux qui travaillent»
Ne rien faire?
«Elle ne pouvait pas être, comme je l’ai beaucoup entendu, de ne rien faire»
Donc...
«Ces changements étaient donc nécessaires»
Il l'a déjà dit ça.
«Ils constituent un effort, c'est vrai»
Les Français ont cru comprendre.
«Mais ils sont accompagnés de mesures de justice, d'améliorations concrètes»
Ah!
«Pour autant, cette réforme est-elle acceptée?»
Disons que...
«A l'évidence, non»
Oui, voilà.
«Et malgré les mois de concertations, un consensus n'a pu être trouvé»
Il paraît.
«Et je le regrette»
Tiens, il n'avait jamais regretté quoique ce soit depuis le début des mobilisations.
«Nous devons en tirer tous les enseignements»
Comme?
«J'ai entendu, dans les manifestations, une opposition à la réforme des retraites»
No shit!
«Mais aussi une volonté de retrouver du sens dans son travail, d'en améliorer les conditions»
Vraiment?
«D'avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie»
Où de simplement pouvoir finir le mois sans manger le collier en pâtes du petit dernier?
«Plus généralement, c'est une colère qui s'est exprimée»
On peut appeler ça comme ça.
«Une colère face à un travail qui, pour trop de Français, ne permet plus de bien vivre»
Voilà, le collier de pâtes!
«Face à des prix qui montent, qu'il s'agisse du plein, des courses, de la cantine»
Les bases, quoi.
«Cette colère, c'est aussi parce que...»
Oui?
«Certains ont le sentiment de faire leur part»
On peut les comprendre, non?
«Mais sans être récompensés de leurs efforts»
Pas un merci, rien?
«C'est toute cette colère que de très nombreux Français ont exprimé en manifestant»
Il a bien saisi l'ambiance en tout cas.
«Et pour l'immense majorité, dans le calme et le respect de nos institutions»
Oui, enfin, pas toujours.
«Personne, et surtout pas moi, ne peut rester sourd à cette revendication de justice sociale et de rénovation de notre vie démocratique»
On ne parlait pas des retraites avant?
«En particulier exprimée par notre jeunesse»
«La réponse est ni dans l'immobilisme, ni dans l'extrémisme»
Elle est où alors?
«Face à cette colère, ce sentiment d'abandon, nous devons agir ensemble»
Ça ne va pas être tout simple
«Nous ne voulons pas dépendre de qui que ce soit»
Un peu quand même, sinon c'est le bordel.
«Mais l'indépendance ne se décrète pas, elle se bâtit par des ambitions»
Et on fait comment?
«C'est pourquoi j'ouvre, ou relance, trois grands chantiers»
Ok. Le premier?
«Le grand chantier du travail, avec un nouveau pacte de la vie au travail»
Beau. Le deuxième?
«Rénover l’ordre républicain et démocratique»
Pour que ça arrête de péter dans tous les sens dans la rue et calmer la Nupes à l'Assemblée, donc. Et enfin?
«L'éducation nationale et le système de santé. Notre école va changer à vue d'oeil à la rentrée»
Carrément.
«Mes chers compatriotes»
C'est fini?
«Ensemble, nous avons fait face à l'épidémie et à de nombreuses crises depuis six ans»
Oui, et?
«A chaque fois, j'ai cherché à libérer les énergies»
Namasté.
«A protéger les plus faibles aussi et à tenir l'unité du pays»
Merci capitaine!
«C'est le même esprit de responsabilité qui doit nous animer»
Pour les retraites?
«Pour le changement climatique, le vieillissement, les désordres géopolitiques, les révolutions technologiques comme l'intelligence artificielle ou les algorithmes»
Pour tous les emmerdes du monde en clair...
«Je me rappelle, il y a quatre ans»
Aïe, l'album à souvenirs...
«Je m'exprimais, sous cette forme, devant vous»
Et?
«Notre-Dame venait de brûler»
Ah, oui, c'était impressionnant. Petite émotion qui monte?
«Et je vous disais, dès le lendemain, que nous la rebâtirons en cinq ans»
Ambitieux, oui.
«Tous les commentateurs nous disaient: "Impossible!"»
C'est vrai.
«Et puis nous allons le faire»
C'est vrai aussi, si l'on en croit l'avancement du chantier.
«Parce qu'une décision a été prise, mais surtout grâce à la mobilisation de tous»
La décision de Macron?
«Il doit en être de même pour les grands chantiers de la nation»
La France brûle comme Notre-Dame, belle image involontaire, dites.
«Chacun d'entre nous, avons un rôle à jouer»
Un pour tous, tous pour Manu?
«Il nous faut moins de loi et moins de bureaucratie»
Wow...
Plus de liberté d'action, d'expérimentation, d'initiative à l'échelle de nos vies.
Mmmh...
«Le 14 juillet doit nous permettre de faire un premier bilan»
Aïe, avec la canicule et tout le reste?
«100 jours d'apaisement et d'unité, d'ambition et d'action»
On se calme...
«Au service de la France»
OSS 117, c'est vous?
«C'est notre devoir»
Si vous le dites!
«Je vous fais confiance»
Bon, ça suffit maintenant, c'est gênant.
«Je nous fais confiance»
Allez, on arrête là?
«Vive la République et vive la France»
L'élection présidentielle américaine, comme si vous y étiez. (Ou presque.) Suivez en direct les dernières infos, les abandons, les coups bas, les coups de sonde et le marathon judiciaire de Donald Trump. Pour connaître l'identité du prochain président le plus puissant de la planète, RDV le 5 novembre. Cheers!
🍔 L'élection présidentielle américaine a officiellement démarré le 15 janvier 2024, avec le très attendu caucus républicain de l'Etat de l'Iowa. Fred vous racontait tout ça ici.
