Le plomb des munitions des chasseurs entraîne une réduction d'au moins 55 000 rapaces de la population des oiseaux de proie en Europe à cause de la contamination de leur alimentation par le plomb des chasseurs, selon une étude publiée mercredi.
Menée par des chercheurs de l'université de Cambridge, cette étude est présentée comme la première à calculer l'impact de ces empoisonnements à travers l'Europe.
L'étude a analysé les concentrations de plomb dans le foie de 3000 rapaces de 22 espèces retrouvés morts ou mourants dans 13 pays européens (Suisse, France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Espagne, Portugal, Italie, Pologne, Suède, Danemark, Royaume-Uni et Grèce):
Les modèles indiquent que leur population est ainsi 6% plus faible qu'elle ne le serait sans les effets du plomb, qui promet aux oiseaux contaminés une mort «lente et douloureuse»:
Sans surprise, les chercheurs ont observé une corrélation entre la densité de chasseurs et le nombre de rapaces empoisonnés. Et «le fait qu'aucun rapace empoisonné au plomb n'ait été trouvé au Danemark, après que le pays a interdit en 1996 les munitions au plomb, indique que le plomb à l'origine du problème vient des munitions des chasseurs», a précisé le Pr Rhys Green, auteur principal de l'étude:
Deux pays européens ont interdit la grenaille de plomb: le Danemark et les Pays-Bas. Le Danemark prévoit d'interdire aussi les balles de fusil en plomb. UE et Royaume-Uni prévoient d'interdire toutes les munitions au plomb, soulignent les auteurs, mais se heurtent à l'opposition de groupes de chasseurs. En Suisse, les cantons du Valais et des Grisons ont interdit les balles en plomb. (ats/jch)