Eric Zemmour n'est pas président de la République. Il n'est pas non plus premier ministre ou député à l'Assemblée nationale. Depuis le dévoilement de ses grands rêves de Re(conquête) il n'y a même pas six mois, le polémiste n'est même plus polémiste. Du moins, officiellement, devant une caméra ou derrière un clavier. Dur.
La semaine dernière, nous tentions de lister, armés de plusieurs spécialistes, les conditions qu'Eric Zemmour serait avisé de réunir pour parvenir à sauver sa peau, tout court, mais aussi sa politique.
Aujourd'hui, sans trop se mouiller, on peut affirmer qu'il n'a pas pris la peine de lire watson. Sa dernière petite phrase (de trop), c'est le journal L'Express qui l'a attrapé en vol, à l'issue d'un comité politique de Reconquête!, à deux poings, mardi soir, de sombrer dans le pugilat.
Ce soir-là, une vingtaine de cadres du mouvement se réunissaient pour tenter d'expliquer les raisons de ce double échec électoral. Or, après seulement quelques salutations d'usage, l'ambiance a basculé. Le journal français dévoile que l'eurodéputé Jérôme Rivière et Eric Zemmour ont failli s'échanger autre chose que de franches accolades. La grande majorité des membres condamnerait une direction «autocratique», une mainmise du duo Guillaume Peltier-Sarah Knafo et un manque cruel de remise en question.
«Gâchis», «hold-up», «de toute façon, ils s'en foutent!», les nombreuses gentillesses échangées durant cette réunion dévoilent un mouvement politique au bord de l'implosion. Alors que de grands noms menacent de claquer la porte, d'autres s'organisent en coulisses pour imaginer un putsch. On est loin de l'union affichée, il y a peu, notamment durant son fameux meeting devant la tour Eiffel.
Eric Zemmour serait-il en train de prendre l'eau? Peut-être. Pour le moment, à la piscine du Ritz, ce n'est pas l'eau qu'il prend, mais la tête. Celle des clients comme des responsables de cette jolie gouille huppée de la place Vendôme. Selon une révélation du Canard Enchaîné mercredi, le garnement d'extrême droite y aurait une attitude déplorable. Alors qu'il jurait nager régulièrement dans un «bassin municipal» de la capitale, il est en réalité un habitué du palace. Pour y rafraîchir ses petits petons annuellement? Il faut débourser 7000 euros et... se comporter en gentleman.
Raté.
Le Canard raconte notamment qu'il s'y montre aussi friand de croque-monsieurs à 50 euros que de petites remarques désobligeantes.
Il a été régulièrement remis à l'ordre, depuis l'été 2020, par les employés de ce havre de paix en plein cœur de Paris. La responsable du coin spa lui a même récemment infligé un avertissement officiel. Mais ça n'a manifestement pas freiné le copain de Vincent Bolloré. La semaine dernière, la direction du Ritz s'est résolue à ne pas renouveler son abonnement annuel, qui s'éteint le mois prochain.
Contacté par l'hebdomadaire, Eric Zemmour a simplement répondu qu'il s'agissait de «bobards».
Pour espérer sauver sa peau (et sa politique), on ne peut donc que lui conseiller d'aller nager dans un véritable «bassin municipal». Un bon moyen, peut-être, de ne pas couler et de trouver enfin les mots qui parleraient aux fameuses classes populaires soi-disant inatteignables et «analphabètes».
A noter, enfin, que le calendrier fait (souvent) bien les choses. Ce soir, mercredi, l'homme est invité chez son dernier amour en date: CNews.
«Face à l'Info» : Christine Kelly reçoit Eric Zemmour ce mercredi 22 juin https://t.co/P8bzg84ov6
— CNEWS (@CNEWS) June 21, 2022