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Espagne: Begona Gomez femme de Sachez accusée de corruption

La femme du premier ministre espagnol est dans la sauce

L'épouse du premier ministre espagnol Pedro Sanchez, Begona Gomez, est citée à comparaître en juillet pour corruption et trafic d'influence.
04.06.2024, 15:2804.06.2024, 16:04
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Pedro Sanchez et Begona Gomez.Image: www.imago-images.de

L'étau judiciaire se resserre sur Begona Gomez, l'épouse du premier ministre espagnol Pedro Sanchez, citée à comparaître début juillet comme suspecte dans l'enquête pour corruption et trafic d'influence la visant.

De quoi parle-t-on?

Au centre de toutes les attaques de l'opposition depuis des semaines, cette affaire empoisonne la vie du dirigeant socialiste qui avait créé la surprise fin avril, après l'annonce de l'ouverture de l'enquête, en affirmant envisager de démissionner et en suspendant ses activités pendant cinq jours avant de finalement rester à son poste.

Elle a pris mardi encore plus d'ampleur avec l'annonce par le Tribunal supérieur de justice (TSJ) de Madrid de la citation à comparaître de Begona Gomez par le juge d'instruction en charge du dossier.

Dans un bref communiqué de trois lignes, le TSJ de Madrid a indiqué qu'elle serait interrogée «en qualité de suspecte» le 5 juillet à 10h en relation avec «des délits présumés de corruption dans le secteur privé et de trafic d'influence».

«L'étrange timing» pointé du doigt

Interrogée à l'issue du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria, a affirmé qu'il n'y avait «rien de rien» dans le dossier et dénoncé les «mensonges et la désinformation» ayant conduit à l'ouverture de cette enquête, dont la droite et l'extrême droite sont, selon elle, à l'origine.

Elle a également souligné l'«étrangeté» du timing de cette annonce à quelques jours des élections européennes, laissant entendre que le magistrat avait des arrières-pensées politiques.

L'opposition de droite a au contraire applaudi cette décision du juge. Sur le réseau social X la secrétaire générale du Parti populaire (PP, droite conservatrice), Cuca Gamarra a lancé:

«L'Espagne mérite un président (du gouvernement) digne et ce n'est pas le cas de Sánchez»

Une affaire qui rebondit

L'annonce du TSJ de Madrid fait suite au rejet, le 29 mai, de la demande du parquet de classer sans suite l'enquête visant la femme du premier ministre.

Un tribunal madrilène avait alors jugé «inhabituelle» la volonté du parquet «d'empêcher toute investigation» et jugé que les «indices concernant la commission présumée d'un délit» étaient «suffisants» pour justifier la poursuite de l'enquête préliminaire.

Ces indices sont «plus que de simples soupçons», avait-il insisté, rendant dès lors la citation à comparaître de Begona Gomez inévitable.

L'enquête a été ouverte le 16 avril après une plainte d'un collectif proche de l'extrême droite appelé «Manos limpias» (Mains propres), qui avait lui-même reconnu que sa démarche reposait uniquement sur des articles de presse.

Absence d'indice, mais procédure en cours

Dans sa décision du 29 mai, le tribunal ayant rejeté le recours du parquet a limité le champ des investigations au soutien apporté par Mme Gomez, via des lettres de recommandation, à un entrepreneur dans le cadre d'appels d'offres public d'un montant de 10 millions d'euros qu'il a remportés.

Le tribunal a en revanche retiré du périmètre de l'enquête les liens noués par Begoña Gómez avec le PDG du groupe touristique espagnol Globalia au moment où celui-ci négociait des aides publiques en pleine pandémie de Covid-19 pour sa compagnie aérienne Air Europa.

Il ne s'agit que d'une «simple conjecture», a-t-il estimé.

Ce tribunal a refusé de classer l'affaire en dépit d'un rapport de la Garde civile qui concluait à l'absence d'indices.

Sanchez accuse ses adversaires de manipulation

Fragilisé par cette affaire, Pedro Sanchez avait dénoncé fin avril une «stratégie de harcèlement et de démolition» émanant de «médias fortement marqués à droite et à l'extrême droite» et soutenue, selon lui, par l'opposition conservatrice.

«Ma femme est honnête dans sa profession, sérieuse et responsable et mon gouvernement est un gouvernement propre», a-t-il de nouveau insisté il y a deux semaines devant les députés, se disant «sûr que la justice classera bientôt» l'affaire.

Les accusations contre Begoña Gómez ont également provoqué le mois dernier une crise diplomatique avec l'Argentine.

En déplacement à Madrid pour une convention du parti d'extrême droite Vox, le président ultralibéral argentin Javier Milei avait relayé les attaques de la droite espagnole contre l'épouse de M. Sánchez, la qualifiant de «corrompue».

En réaction, Madrid a rappelé définitivement son ambassadrice en Argentine. (jah/ats)

Ce pauvre ours s'est coincé la tête dans une poubelle
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