Au procès de Derek Chauvin, le chef de la police de Minneapolis a déclaré que son officer avait «violé les règles» et «les valeurs» des forces de l'ordre américaines, lors de l'interpellation de George Floyd.
S'agenouiller sur le cou du quadragénaire noir «pouvait être raisonnable dans les premières secondes pour le contrôler, mais plus une fois qu'il n'exerçait plus de résistance, et surtout pas après qu'il se fut évanoui», a déclaré Medaria Arradondo au sixième jour de ce procès hors-norme.
«Cela ne fait pas partie de notre politique, de notre formation et n'est certainement pas conforme à notre éthique, à nos valeurs», a asséné cet homme noir de 54 ans, venu témoigner en uniforme. En juin, il avait déjà porté une charge virulente contre le policier blanc Derek Chauvin et ses collègues, qu'il a lui-même licenciés.
Aux Etats-Unis, les policiers qui font un usage excessif de la force sont rarement lâchés par leur hiérarchie et bénéficient au contraire de contrats collectifs, négociés par leur syndicat, très protecteurs. Ils sont également très rarement poursuivis en justice et encore mois souvent déclarés coupables.
Derek Chauvin, 45 ans, remis en liberté sous caution, est jugé depuis une semaine pour meurtre. Il plaide non coupable et assure, d'une part, avoir suivi une procédure conforme à sa formation pour contrôler un suspect récalcitrant; de l'autre ne pas avoir causé la mort de George Floyd, tué selon lui par une overdose.
Les jurés rendront leur verdict fin avril ou début mai. S'ils ne sont pas unanimes, le procès sera déclaré nul et non avenu, et la procédure devra recommencer du début. Une telle hypothèse suscite de fortes craintes à Minneapolis, qui s'était déjà embrasée après la mort de George Floyd. (ats)