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La Cour suprême américaine étend la place de la religion à l'école

La Cour suprême américaine étend la place de la religion à l'école

La plus haute juridiction américaine valide les prières contestées d'un entraîneur dans une école. Trois jours après avoir enterré le droit à l'avortement, la cour prend une nouvelle décision conservatrice.
27.06.2022, 20:3514.07.2022, 17:57
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La très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a encore étendu, lundi, la place de la religion dans les écoles publiques. Elle a invalidé le licenciement d'un entraîneur de football américain qui priait sur les terrains.

Trois jours après avoir enterré le droit à l'avortement, ses six juges conservateurs ont, contre l'avis de leurs trois collègues progressistes, donné raison à Joseph Kennedy, qui avait supervisé, pendant sept ans, les équipes du lycée de Bremerton, près de Seattle (nord-ouest), avant de perdre son emploi.

«Une entité gouvernementale a voulu punir un individu pour une pratique religieuse brève, calme et personnelle», «la Constitution n'impose, ni ne tolère ce genre de discrimination», a écrit le juge Neil Gorsuch en leur nom.

De quoi parle-t-on?

Après chaque match, l'entraîneur avait pris l'habitude de s'agenouiller pour prier au milieu du terrain, parfois rejoint par ses joueurs. Il dirigeait parfois des prières dans les vestiaires avant ou après les rencontres.

En 2015, les autorités scolaires lui avaient demandé de s'abstenir, s'appuyant sur un article du premier amendement de la Constitution qui interdit à l'Etat, et à ses employés, d'encourager «l'établissement» d'une religion, c'est-à-dire de la financer ou de favoriser sa pratique.

Comme il refusait, elles n'avaient pas renouvelé son contrat. Il avait alors saisi la justice, s'appuyant sur une autre disposition du premier amendement qui garantit, elle, la liberté de religion et d'expression.

Plusieurs décisions en faveur de la religion

Ces deux clauses de la Constitution font régulièrement l'objet de disputes, et la Cour suprême avait jusqu'à récemment tenu la ligne de crête. Mais sa majorité conservatrice, solidifiée par Donald Trump, fait désormais pencher la balance en faveur des milieux religieux.

En mai, elle a estimé que la mairie de Boston devait laisser un groupe chrétien afficher son drapeau sur l'hôtel de ville. La semaine dernière, elle a jugé que l'Etat du Maine ne pouvait pas exclure les écoles confessionnelles d'un dispositif d'aides publiques. Elle écrit, désormais, dans le dossier de Joseph Kennedy:

«La Constitution et nos meilleures traditions encouragent le respect mutuel et la tolérance, pas la censure et l'annulation, pour les vues religieuses et non-religieuses»

Les juges progressistes sont en colère

Dans un nouveau texte amer, les trois magistrats progressistes de la Cour reprochent à leurs collègues d'avoir «déformé les faits» du dossier. Selon eux, les prières de l'entraîneur n'étaient pas «personnelles et discrètes», mais démonstratives «puisqu'il invitait régulièrement les autres à le rejoindre».

Fait rare dans un argumentaire juridique, ils joignent plusieurs photos du coach entouré des jeunes joueurs, à genoux en train de prier. 👇

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source: cour suprême
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source: cour suprême

«Cette décision rend un mauvais service aux écoles et aux jeunes citoyens qu'elles servent, ainsi qu'à l'engagement de long terme de notre Nation de séparer l'Eglise et l'Etat», ajoute la juge Sonia Sotomayor en leur nom. (jah/ats)

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Video: watson
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