Alejandro Toledo, chef d'Etat entre 2001 et 2006, est arrivé à 9h15 (heure locale) au palais de justice de San José, en Californie. La justice de son pays le réclame, car il est soupçonné d'avoir perçu des dizaines de millions de dollars du groupe de construction brésilien Odebrecht, au cœur d'un vaste scandale en Amérique du Sud, en échange de l'obtention de marchés publics.
Mercredi dernier, un juge de San Francisco a ordonné son incarcération, après le rejet la veille par une cour d'appel d'un énième recours pour empêcher son extradition. Elle a été autorisée par Washington en février et est attendue de longue date par la justice péruvienne. Lima le réclame depuis 2018.
L'ex-président risque jusqu'à 20 ans de prison au Pérou. Il avait été arrêté en 2019 aux Etats-Unis, où il résidait après avoir travaillé à l'université de Stanford. Initialement incarcéré, il avait ensuite été assigné à résidence à son domicile de San Francisco, avec obligation de porter un bracelet électronique.
Poursuivi pour corruption et blanchiment d'argent, l'ancien président clame son innocence. Un de ses anciens collaborateurs, ainsi qu'un ex-représentant du géant du BTP Odebrecht, affirment qu'il a reçu des pots-de-vin de l'argent de la part du groupe.
Odebrecht a en effet reconnu avoir versé des pots-de-vin au Brésil et dans d'autres pays d'Amérique latine dans le cadre du scandale Lava Jato, pour lequel des dizaines de politiciens et d'hommes d'affaires latino-américains sont en prison. (ag/ats)