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Etats-Unis: ces milices sont en guerre contre les drag-queens

Chicago drag performer Miss Toto, center, joins several black drag queens to lead the "Drag March for Change" in the Boystown neighborhood on the North Side of Chicago, Sunday afternoon, Jun ...
La «Drag March for Change» à Chicago en juin 2020.Image: AP Chicago Sun-Times

Ces milices armées sont en guerre contre les drag-queens aux Etats-Unis

Ce week-end, un spectacle de drag-queens a été annulé, car un défilé de personnes armées voulaient perturber l'événement. Mise en lumière de trois groupes extrêmistes présents sur place.
07.12.2022, 05:57
Carl-Philipp Frank
Carl-Philipp Frank
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Samedi 3 décembre à Columbus, dans l'État américain de l'Ohio, un spectacle de drag-queens pour enfants a été annulé à la dernière minute. La raison? Un défilé de 50 à 70 personnes, en partie armées, qui voulaient perturber le spectacle.

Le spectacle Holi Drag avait été planifié par une école locale et aurait dû avoir lieu dans la First Unitarian Universalist Church of Columbus. Avec l'arrivée des perturbateurs, les organisateurs ont annulé le spectacle «pour des raisons de sécurité». La police était présente sur place, mais restait passivement en retrait.

Qui sont les hommes derrière les masques, les uniformes et les affiches? Mise en lumière des acteurs les plus en vue et de leurs idéologies.

Les Proud Boys

Les Proud Boys se distinguent dans la foule avec leurs vêtements jaunes et noirs. Ils sont le groupe le plus important en nombre sur place, et probablement la force principale de l'action. La section Columbus avait déjà annoncé mi-novembre sa «visite» du spectacle sur son canal Telegram.

Les Proud Boys ont été créés en 2016 par Gavin McInnes, un membre fondateur du portail médiatique Vice. Il n'existe pas d'organisation nationale; le groupement est divisé en de nombreux petits sous-groupes qui partagent plus ou moins les mêmes valeurs. Selon le canal Telegram Proud Boys Chapters, il existe environ 200 sections de ce type aux Etats-Unis ainsi que quelques sections internationales, notamment en Allemagne, en Australie et en Norvège. Les femmes ne peuvent pas y adhérer.

Selon leurs propres dires, les Proud Boys s'engagent pour un avenir conservateur: moins de considérations aux inégalités, moins d'État, plus d'armes et plus de liberté d'expression. Ils sont politiquement proches de l'ancien président Donald Trump, mais ne sont officiellement pas une organisation politique. Plusieurs membres et leaders des Proud Boys ont été condamnés dans le cadre de la tempête du Capitole en janvier 2021.

Sur les affiches des hommes en noir, on peut lire des slogans tels que:

«Laissez nos enfants tranquilles»
«18+ et on s'en va»

Le fond de l'affaire est que les Proud Boys ne veulent pas que les enfants entrent en contact avec des drag-queens. Ils reprochent aux organisateurs de pratiquer ce que l'on appelle le «grooming»: le fait d'aborder de manière ciblée des mineurs afin d'établir des relations sexuelles avec eux.

Même si les Proud Boys se disent favorables aux LGBTIQ+ (des représentants des Gays contre les Groomers sont également présents), ce récit est très répandu dans les milieux d'extrême droite et homophobes. L'histoire des groomers peut servir à associer les gays, les personnes trans et justement aussi les drag-queens à la pédophilie.

Patriot Front

Les membres du Patriot Front sont également très visibles. Ils sont reconnaissables à leurs casquettes beiges et à leurs masques blancs. Normalement, l'uniforme de la milice comprend également un polo bleu foncé et des pantalons kaki clair, mais il est probable qu'ils n'aient pas été portés ici en raison de la température.

Contrairement aux Proud Boys, qui prétendent se distancer du fascisme et du racisme, le Patriot Front est ouvertement nationaliste et raciste. Il propage une Amérique de pure race (blanche) qui s'inspire de l'image traditionnelle de la famille. Cette rhétorique est familière à l'Allemagne nazie:

«L'appartenance à la nation américaine se transmet par le sang, pas par l'encre de la naturalisation»
patriotfront.us

Contrairement aux hommes en noir et jaune, les hommes en blanc et beige semblent s'être préparés moins concrètement à l'événement. Ils ne portent pas de banderoles ni de pancartes avec des slogans anti-Drag. Ils défilent simplement en file indienne en criant «la vie, la liberté, la victoire ou la mort».

Il est possible que les hommes du Front patriotique veuillent profiter de l'occasion pour se mettre en avant une fois de plus.

Des hommes armés non identifiés

On sait peu de choses sur le troisième groupe. Contrairement aux autres, ces hommes sont armés et apparaissent en tenue de combat. Ils se joignent certes aux Proud Boys, mais ne portent pas d'insignes et déclarent à un policier qu'ils sont seuls ici et ne sont liés à aucun des autres groupes.

Le policier n'a d'ailleurs aucun problème avec la présence d'hommes armés; il incite simplement ces messieurs à veiller à une utilisation sûre de leurs armes. Pendant ce temps, une femme armée, qui semble faire partie du petit groupe, crie: «Dieu déteste la fierté».

Et pourquoi sont-ils là? Même si, à part les cris de la dame qui doit être l'une d'entre eux, on ne sait rien de ce groupe, il semblerait qu'il soit idéologiquement proche des autres. Le défilé en tenue de combat a probablement pour but d'intimider, ce qui a finalement fonctionné.

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source: keystone / str
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