«La révolution cubaine, nous la défendrons coûte que coûte!» Voici ce qu'a clamé, sur Twitter, le vice-ministre des Affaires étrangères, Gerardo Peñalver, dimanche. Ceci, en partageant une vidéo de partisans communistes défilant aux cris de «Je suis Fidel!», tout en brandissant des drapeaux cubains.👇
La #RevolucionCubana la defenderemos al precio que sea necesario! El pueblo en la calle respondiendo a la convocatoria de nuestro Presidente @DiazCanelB pic.twitter.com/iSROo0xuYQ
— Gerardo Peñalver Portal (@GerardoPPortal) July 11, 2021
Pris par surprise par des manifestations spontanées qui ont éclaté dans diverses villes du pays, dont la capitale La Havane, le président Miguel Diaz-Canel a donné aux révolutionnaires «l'ordre de combattre», les appelant à «sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et dans les prochains jours».
Le gouvernement américain a réagi dès dimanche en mettant en garde les autorités cubaines contre tout usage de la violence à l'encontre de «manifestants pacifiques».
«Les Etats-unis soutiennent la liberté d'expression et d'assemblée à Cuba, et condamneraient fermement tout acte de violence ou qui viserait à prendre pour cible les manifestants pacifiques qui exercent leurs droits universels», a affirmé le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, sur Twitter.👇
The U.S. supports freedom of expression and assembly across Cuba, and would strongly condemn any violence or targeting of peaceful protesters who are exercising their universal rights. https://t.co/FjI8bUHoQE
— Jake Sullivan (@JakeSullivan46) July 12, 2021
Au total, selon le site de datajournalisme Inventario, une quarantaine de manifestations, éparpillées sur tout le territoire, ont été recensées dimanche. La plupart ont été diffusées en direct sur les réseaux sociaux, dans ce pays où l'arrivée de l'internet mobile fin 2018 a porté les revendications de la société civile.
À partir de la mi-journée, l'accès à la 3G a d'ailleurs été coupé dans une grande partie du pays. Il n'a été rétabli qu'en milieu de soirée.
«Cuba n'est pas à vous!», criait notamment une foule rassemblée face à des bureaux du Parti communiste (PCC), seule formation politique autorisée à Cuba.
Des échauffourées ont éclaté, notamment à La Havane où les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, tirés en l'air avec leurs armes, et utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse (AFP).
Plusieurs voitures de la police ont été renversées et endommagées par des Cubains en colère et de nombreuses détentions ont eu lieu. Un important dispositif policier et militaire a été déployé dans la capitale et plusieurs villes de province.
S'il a reconnu «l'insatisfaction» que peuvent ressentir certains Cubains face aux pénuries d'aliments et de médicaments, combinées aux coupures électriques quotidiennes, Miguel Diaz-Canel a également accusé l'ennemi de toujours, Washington, d'être à la manœuvre.
(ats/mndl)