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Taxes: Face à Trump, des Américains ont peur pour leurs pick-up

Le prix des emblématiques pick-up américains pourraient grimper.
Les prix des pick-up américains pourraient grimper.Image: Shutterstock

Trump fait mal aux véhicules préférés des Américains

Les pick-up et SUV vendus par les marques américaines ne sont pas 100% «made in USA», mais assemblés avec des pièces détachées étrangères. Ces véhicules emblématiques se retrouvent donc impactés par les droits de douane imposés par Donald Trump, suscitant l'inquiétude de la clientèle.
07.04.2025, 14:5507.04.2025, 14:55
Moisés ÁVILA/afp
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Craignant que la «paranoïa» ne gagne les consommateurs à cause des droits de douane de 25% imposés par Donald Trump sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis, Arthur Bibbs a décidé d'anticiper en achetant sans attendre un pick-up d'occasion.

Cet homme de 38 ans s'est rendu chez un concessionnaire du Texas «avant que les choses se compliquent».

«J'ai peur que les gens deviennent paranoïaques avant qu'il y ait un réel impact»

Dans cet Etat du sud des Etats-Unis, où les secteurs du pétrole, de l'agriculture, de l'élevage et de l'énergie sont prédominants, les habitants sont nombreux à opter pour des véhicules tout-terrain, comme des pick-up ou des SUV.

A Houston, la ville la plus peuplée du Texas avec 2,3 millions d'habitants, ces véhicules ont représenté 80% des ventes d'automobiles neuves en 2024, selon une association de concessionnaires locaux. Cette proportion est à peine inférieure dans l'ensemble du pays (74%), avec des modèles des constructeurs Ford et Chevrolet parmi les plus vendus.

Les effets à long terme sont imprévisibles

Mais même les véhicules produits par ces marques américaines emblématiques ne sont pas 100% «Made in USA»: les modèles assemblés aux Etats-Unis utilisent de nombreuses pièces détachées provenant de l'étranger, entre autres du Mexique ou du Canada voisins.

«Si vous assemblez aux Etats-Unis, mais que les composants viennent de l'extérieur, il est évident que les prix s'en ressentiront», affirme Tino Ruiz, propriétaire d'une concession de voitures d'occasion à Magnolia, au nord de Houston.

Les Etats-Unis imposent des droits de douane de 25% depuis la semaine dernière à toutes les voitures qui n'y sont pas fabriquées, des surtaxes qui s'appliqueront également aux pièces détachées importées à compter du 3 mai.

Ces tarifs douaniers s'ajoutent aux taxes déjà en vigueur, comme la «chicken tax», d'une valeur de 25%, qui frappait les importations de camions légers et de pick-up depuis les années 1960. Le but affiché par Donald Trump est d'attirer des industriels aux Etats-Unis, mais les effets à long terme de cette politique restent imprévisibles.

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Les droits de douane «ne manqueront pas d'ébranler les chaînes d'approvisionnement du secteur (automobile) tout en augmentant les coûts pour les consommateurs», a estimé le Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) sur son site internet, deux jours avant leur entrée en vigueur.

Une augmentation de 3000 à 10 000 dollars selon les modèles

Selon RoShelle Salinas, la vice-présidente de l'association des concessionnaires automobiles de Houston, les droits de douane pourraient se traduire dans un premier temps par «une légère augmentation des achats parce que les clients, inquiets à cause des prix, cherchent à anticiper d'éventuelles augmentations».

Celles-ci pourraient aller de 3000 à 10 000 dollars en fonction des modèles, alors que le prix moyen d'un véhicule neuf aux Etats-Unis est déjà de 52000 dollars - et «nettement plus» pour les pick-up -, rappelle-t-elle.

«Je ferai plus de bénéfices, mais je devrais payer plus cher pour acheter plus de véhicules», estime Tino Ruiz, qui précise que «toute augmentation des coûts d'achat sera répercutée sur le client».

Des voitures américaines moins fiables

Arthur Bibbs, son premier client du mois, s'est décidé à acheter son pick-up d'occasion en pensant qu'il «n'en aurait peut-être plus le loisir» par la suite. Son choix s'est porté sur une marque américaine.

«Je pensais à l'entretien et aux pièces de rechange dont je pourrais avoir besoin», qui seront moins chères si elles commencent à être fabriquées aux Etats-Unis, pense-t-il.

Pour Tino Ruiz, la concurrence ne doit pas subir d'entraves, pour laisser aux clients le choix d'acheter les véhicules qu'ils souhaitent.

Les voitures américaines «commencent à avoir des problèmes au-delà de 160000 km», assure-t-il, alors que «les Japonaises Toyota ou Honda vont jusqu'à 320 000km».

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