Les Etats-Unis ont fait un pas significatif mardi vers une interdiction de la très populaire application TikTok. Un projet de loi soutenu par la Maison Blanche a été déposé dans un contexte de défiance croissante des Occidentaux à l'égard du réseau social chinois.
Le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan a dit dans un communiqué «applaudir» ce projet qui permettrait, entre autres, d'interdire des applications telles que TikTok:
Un nombre croissant de gouvernements occidentaux craignent que Pékin ne puisse accéder aux données d'utilisateurs du monde entier via l'application.
TikTok s'en défend depuis des années, mais les tensions entre Pékin et Washington et la récente destruction d'un ballon chinois supposé espion, a fait monter les appels à faire preuve de fermeté contre la Chine.
Concrètement, le projet de loi, baptisé «Restrict act» donne au ministre du Commerce de nouveaux pouvoirs pour interdire cette application. Un projet de loi concurrent, présenté à la Chambre des représentants, a aussi franchi la semaine dernière une étape clé au Congrès.
Interdire l'application reviendrait à «museler la liberté d'expression» de millions d'Américains, proteste TikTok, qui revendique plus d'une centaine de millions d'utilisateurs aux Etats-Unis. Le directeur général de l'application, Shou Zi Chew, sera entendu par le Congrès américain à la fin du mois.
L'application a déjà dépassé YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en «temps passé» dessus par les adultes américains, et talonne désormais Netflix.
Fin février, la Maison Blanche avait déjà ordonné aux institutions fédérales de s'assurer que TikTok disparaisse de leurs smartphones sous 30 jours, en application d'une loi ratifiée début janvier par Joe Biden.
La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires et le parlement danois a annoncé avoir demandé aux députés et au personnel de supprimer l'application de leurs appareils.
Interrogée le 24 février par Keystone-ATS, la Chancellerie fédérale avait indiqué qu'elle allait analyser la décision de Bruxelles:
Les collaborateurs de l'administration fédérale utilisent des applications spéciales sur leurs téléphones portables pour accéder aux programmes et données professionnelles telles que les e-mails, le calendrier, les contacts ainsi que les plateformes intranet. Ces données professionnelles restent ainsi dans un environnement isolé et sécurisé («sandbox»). (ats/jch)