L'Agence américaine de protection des consommateurs, la FTC, a assigné lundi en justice une société de collecte de données. Elle est accusée notamment de faciliter l'identification de femmes s'étant rendues dans des cliniques pratiquant l'avortement.
La FTC reproche à Kochava de vendre des données de géolocalisation qui permettent de suivre les déplacements d'une personne, entre autres «vers et depuis des endroits sensibles», a expliqué le régulateur dans un communiqué de presse.
Les données vendues par Kochava, qui concernent des «centaines de milliers» de téléphones portables, selon l'Agence, ne comprennent pas les identités des propriétaires de ces smartphones. Mais il est possible de les retrouver en opérant des croisements, notamment avec les adresses où les téléphones mobiles se trouvent la nuit et le nom des propriétaires de ces logements.
Fin juin, la Cour suprême est revenue sur un arrêt garantissant la protection du droit à l'avortement par la Constitution américaine. Cette décision a fait de la protection de toutes les données relatives à l'avortement une question majeure.
Début juillet, Google a annoncé que les données de localisation des utilisateurs visitant une clinique pratiquant l'IVG seraient automatiquement effacées. Depuis la décision de la Cour suprême, au moins 13 Etats américains ont rendu illégal l'avortement dans la plupart des cas.
L'assignation de la FTC a été déposée auprès du tribunal fédéral d'Idaho, où se trouve le siège de Kochava et qui fait partie des Etats qui ont interdit l'avortement. Le régulateur réclame une injonction interdisant à la société de vendre les données et l'obligeant à effacer toutes les informations sensibles. Sollicitée par l'AFP, Kochava n'a pas donné suite immédiatement. (ats/jch)