«Des coups de feu ont été tirés autour de (la gare de) Union Station. Merci de quitter la zone», avait indiqué sur X (ex-Twitter) la police de Kansas City, tout en précisant qu'elle essayait «encore de déterminer le nombre de victimes».
Joe Biden doit une nouvelle fois faire face à ces fusillades lors de manifestation. Il a appelé de nouveau le Congrès à légiférer pour endiguer la violence par arme à feu dans le pays. Huit patients dont la vie était en danger ont été transportés à l'hôpital dans les 10 minutes suivant les tirs, avait indiqué plus tôt le chef des pompiers de Kansas City, Ross Grundyson lors d'une conférence de presse.
Stacey Graves, la cheffe de la police de la ville, située dans l'Etat du Missouri, a précisé que trois personnes en tout avaient été interpellées en lien avec ces tirs. L'hôpital Children's Mercy a déclaré traiter 12 blessés venant du rassemblement, dont 11 enfants âgés de 6 à 15 ans.
Neuf ont été touchés par arme à feu, mais tous devraient se remettre de leurs blessures, a détaillé auprès de l'AFP une porte-parole de cet établissement pédiatrique. La radio locale KKFI a annoncé sur sa page Facebook que l'une de ses animatrices, Lisa Lopez, était décédée lors de ces tirs. Il n'était pas clair dans l'immédiat si ce décès était celui annoncé par les autorités, où s'il s'agissait d'un second.
Des dizaines de milliers de personnes célébraient les Chiefs, qui ont défilé dans les rues de Kansas City pour fêter leur victoire dimanche au Super Bowl, la grand-messe annuelle du football américain. Le traditionnel convoi d'autobus à impériale a remonté le Grand Boulevard vers la gare de Union Station. Les tirs ont eu lieu près du parking de la gare alors que la parade touchait à sa fin.
«Je pensais que c'était des feux d'artifice», a témoigné John O'Connor auprès du quotidien The Kansas City Star, expliquant avoir entendu «entre 15 et 20 tirs dans un bref laps de temps». Dans un communiqué, les Kansas City Chiefs se sont dit «attristés» et ont condamné un «acte de violence insensé», précisant que tous leurs joueurs, entraîneurs et membres du personnel, ainsi que leurs familles étaient en sécurité.
Patrick Mahomes, le quarterback star des Chiefs, a dit «prier pour Kansas City» dans une publication sur X. Travis Kelce, autre joueur des Chiefs et compagnon de la mégastar Taylor Swift, a dit avoir «le coeur brisé par la tragédie». La chanteuse, qui sera en concert vendredi à Melbourne en Australie, n'était pas présente pour la parade.
Dans la soirée, Joe Biden a dit prier avec son épouse Jill «pour ceux tués et blessés aujourd'hui à Kansas City», mais également «pour notre pays afin qu'il trouve la détermination de mettre fin à cette épidémie insensée de violence par arme à feu qui nous déchire», selon un communiqué de la Maison Blanche. Les Etats-Unis paient en effet un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.
Environ 49 000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45 000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.
Le pays compte davantage d'armes individuelles que d'habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme. La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.
Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies.
L'histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu'aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l'abri, de l'entreprise à l'église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun. Parmi tous ces massacres, certains perpétrés en milieu scolaire ont particulièrement choqué l'opinion publique, comme celui perpétré en 2012 par un déséquilibré dans une école primaire du Connecticut, au cours duquel 20 enfants âgés de 6 et 7 ans avaient été tués.
Le Congrès des Etats-Unis n'a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d'élus étant sous l'influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes. De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d'Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d'arme.
Quinton Lucas, le maire de Kansas City, lors d'une conférence de presse, déclarait:
(ats/max)